« 70% des candidats réussissent leurs entretiens d’embauche »

Quelle réflexion initiale autour de la création de l’association ?

Nous avons fondé La Cravate Solidaire en 2012. À l’époque, nous étions trois étudiants dans le quartier de la Défense. Tous les jours, nous croisions des salariés en costume. Parallèlement, nous étions nous même confrontés à la nécessité d’acheter un costume en vue de nos entretiens d’embauche. Cependant, un costume coûte cher. C’est de cette façon que nous est venue l’idée de récupérer les anciens costumes pour les proposer aux candidats à l’embauche. Au départ, nous avons surtout sollicité nos proches. Et puis, très vite, l’association a pris de l’ampleur. Nous sommes ainsi partis à la rencontre des entreprises qui nous ont accueillis dans leurs locaux pour des journées de collecte.

Comment se déroule une collecte au sein des entreprises ?

Chaque année, nous organisons une centaine de collectes dans les entreprises. Concrètement, la collecte dure quatre à cinq jours. Nous sommes présents sur site au travers d’un stand et tous les salariés sont invités à nous déposer les vêtements de travail qu’ils n’utilisent plus. Au-delà du don de vêtements, ces moments sont surtout des moments d’échange avec les salariés, notamment autour des sujets de discrimination. Nous constatons que les échanges se font très facilement : tout le monde peut participer en donnant ses vêtements. Ce premier point de contact permet d’ouvrir le dialogue à d’autres thématiques. À l’issue des quatre jours, le ou la PDG du groupe offre symboliquement sa cravate ou son foulard à l’association. 

Combien de personnes sont accompagnées par La Cravate Solidaire ? Pour quels résultats ?

Chaque année, ce sont 2500 personnes qui participent à nos ateliers « coup de pouce ». Ces ateliers individuels de deux heures sont l’occasion d’un relooking, mais pas seulement. Les candidats sont coachés par des recruteurs professionnels bénévoles et se voient également proposer une photo en studio pour leur CV. À l’issue de ces ateliers, 70% des participants retrouvent un emploi. Il s’agit d’un taux très élevé. Cela s’explique car nous arrivons en bout de chaîne, c’est-à-dire que plus de 80% des participants aux ateliers nous sont adressés par des organismes d’insertion ou par Pôle emploi. Ils bénéficient donc d’un accompagnement sur le long terme.

Les subventions de l’association sont-elles publiques ou privées ?

Les deux. 30% de nos subventions sont des financements publics (ministère de l’Intérieur, contrats de ville, Conseils départementaux) et 70% de nos subventions proviennent d’entreprises privées. Nous sommes aujourd’hui à la recherche de nouveaux locaux afin d’entreposer les vêtements qui nous sont confiés.

www.lacravatesolidaire.org