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Monde associatif : le bénévolat en première ligne

A l’heure de la crise sanitaire, le secteur associatif est plus que jamais mobilisé pour venir en aide aux plus fragiles, créer du lien social et s’engager dans des causes altruistes. Massivement plébiscitées par les Français qui s’y investissent en nombre, les associations font face à un enjeu : garder le contact avec leurs bénévoles dans une période difficile.

Publié le  06/01/2022

La fin d’année : une période d’activité intense pour les associations

Selon une étude France Générosités, le montant des dons aux associations s’élevait à 8,5 milliards d’euros en 2020, dont la majorité sont réalisés entre octobre et décembre. Si cette générosité est en augmentation depuis le début de la crise, elle se double pourtant d’une fragilisation des associations.

8.5 milliards de dons aux associations en 2020


Une étude du Mouvement Associatif, en partenariat avec le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, révèle que 61% des associations ont perdu le contact avec une partie de leurs bénévoles durant l’année. Elles ressentent d’autant plus le besoin de renouer ce lien qu’une grosse partie de leur action repose sur l’engagement de ces derniers. Dominique Roche, élue au niveau national du Secours populaire, le confirme à Carenews : « C’est vrai que nous avons moins de personnes disponibles, ou alors elles sont malades et ne peuvent plus s’engager. Par exemple, dans ma fédération, pour boucler le mois de décembre, il manquerait 50 bénévoles sur la ville de Saint-Etienne, sur les 650 bénévoles réguliers. »

Pas de crise du bénévolat

Impossible pourtant de parler d’une « crise du bénévolat ». Pour Bastien Engelbach, le coordonnateur des programmes de La Fonda, « l’affirmation selon laquelle […] il y a une crise de l’engagement liée à la montée de l’individualisme, est un lieu commun. C’est faux. […] La volonté des acteurs de s’engager n’a jamais été démentie. […] L’accumulation des participations bénévoles équivaut entre 1 320 000 et 1 460 000 ETP (équivalent temps plein), ce qui prouve que les Français ne sont pas passifs mais au contraire prompts à s’engager. » 

Le bénévolat représente plus de 1,3 millions d’ETP


La mobilisation des bénévoles, un enjeu crucial

Pour les associations, accueillir et motiver les bénévoles est donc un enjeu capital pour le suivi et la réalisation de leurs opérations. Pour les 11% de structures qui emploient des salariés en plus, il s’agit en outre de gérer la diversité des profils. Dans un épisode du podcast Question d’Asso, le juriste Stéphane Courtois revient sur ces différences de statut.

  •  Les salariés s’engagent à temps plein ou partiel sur la base d’un contrat de travail et d’une fiche de poste claire, ils sont recrutés pour leurs compétences. 
  • Au contraire, les bénévoles donnent de leur temps selon leurs disponibilités sans obligation aucune, ni lien de subordination contractuel. 

 

Ces différences doivent être bien comprises et intégrées pour éviter les tensions et créer des synergies pertinentes. Lauren Miller, chargée de l’engagement citoyen chez MakeSense, témoigne : « Le premier poste salarié que nous avons créé est un Community Developer. Quelqu’un qui était là pour animer la communauté de bénévoles, venir en support. » Dans une telle articulation, les salariés se dédient à un rôle d’organisation et d’optimisation de la force bénévole, et non de direction.

L’action bénévole ne va pas de soi et demande à être accompagnée par la structure. Plusieurs pistes sont à prendre en compte :

  1.  Une définition claire des rôles des bénévoles et des salariés,
  2. L’accueil et l’intégration des bénévoles dans les projets de l’association,
  3.  La formation aux process et actions en cours,
  4.  La reconnaissance de leur utilité au sein du projet collectif.

Pour Bastien Engelbach : « Aujourd’hui ce qui importe, c’est de s’engager pour des causes, pour des projets qui ont du sens. On remarque un vrai besoin des Français de trouver du sens dans leur engagement et de pouvoir en mesurer l’apport. Par ailleurs, les bénévoles qui s’engagent nourrissent de réelles attentes de constitution de liens sociaux avec d’autres personnes, et d’acquisition de compétences. » 

D’où la nécessité dans les Ressources Humaines associatives d’une définition claire des rôles de chacun, de l’intégration des bénévoles aux projets et actions de l’association, et de la reconnaissance de leur utilité au sein du collectif.

Demandeurs d’emploi et bénévolat

Plusieurs raisons peuvent motiver un engagement bénévole en association. 

-    Participer à une cause qui tient à coeur, donner du sens à ses actions,
-    Maintenir une activité régulière pendant une période de recherche d’emploi,
-    Développer de nouvelles compétences,
-    Elargir son cercle social, faire des rencontres, 
-    Ajouter une ligne à son CV.

Toutefois, conformément à l’article L. 5425-8 du Code du travail, voici quelques points à prendre en compte pour un demandeur d’emploi qui souhaite s’engager bénévolement :
•    Ne pas s’engager dans une organisation associative qui l’a salarié auparavant
•    Le poste de bénévole ne doit pas se substituer à un poste de salarié.
•    Le demandeur d’emploi s’engage à continuer sa recherche d’emploi, envoyer sa candidature, répondre aux offres d’emploi etc.

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