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Favoriser les mobilités professionnelles, un enjeu pour l’emploi

Face aux mutations économiques et technologiques du marché du travail, et alors qu’un demandeur d’emploi sur trois change de métier pour retrouver un emploi, la question des compétences et de l’adaptabilité aux situations de travail devient de plus en plus centrale.

Publié le  26/06/2018

Face aux mutations économiques et technologiques du marché du travail, et alors qu’un demandeur d’emploi sur trois change de métier pour retrouver un emploi, la question des compétences et de l’adaptabilité aux situations de travail devient de plus en plus centrale. Face à ce constat, Pôle emploi a adopté une approche dédiée, qui facilite le maintien et le développement de l’employabilité et permet de mieux valoriser la diversité des profils.

 

Mobilité professionnelle : de quoi parle-t-on ?

On entend par « mobilité professionnelle » un changement de métier entre deux périodes d'activité. On parle aussi de « reconversion » professionnelle.

Ce changement peut se faire au sein d'une même famille de métier : par exemple, un hôte de caisse qui devient chef de rayon ; ou bien entre deux domaines professionnels complètement différents comme un graphiste qui deviendrait paysagiste !

France Stratégie estime que 16% des actifs sont concernés. Pour les demandeurs d’emploi, dans plus d’un tiers des cas (37%), le retour à l’emploi passe par une mobilité professionnelle : c'est la conclusion d'une étude que Pôle emploi a publié l’an dernier. Et sept fois sur dix, ce changement de métier implique un changement de domaine professionnel.

Pourquoi change-t-on de métier ? Dans le cas de la mobilité intra-domaine, un changement de métier peut parfois correspondre à un changement de qualification, un cas de figure favorisé par le diplôme et l’expérience. A contrario, la mobilité entre deux secteurs d’activité différents s’explique davantage par la nécessité de retrouver rapidement un travail.

Ainsi, les résultats d’une enquête menée par Pôle emploi en 2014 soulignent que la mobilité professionnelle des demandeurs d’emploi est davantage contrainte que « choisie » : première motivation, « l’urgence de travailler » est citée par 58% des demandeurs d’emploi concernés, contre 12% « par intérêt pour le métier ». Cette urgence concerne principalement les personnes les plus éloignés de l’emploi : jeunes, chômeurs de longue durée, personnes faiblement ou non qualifiées.

 

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Les motifs énoncés par les anciens chômeurs pour expliquer leur mobilité correspondent rarement à l’expression d’un « choix » et recouvrent de multiples fondements. Il s’agit souvent de mobilités « de fait » (urgence de travailler, assortie d’une absence d’alternative, ou opportunité).

 

Tous les demandeurs d’emploi ne sont pas concernés de la même façon par ces changements de trajectoire. Les demandeurs d'emploi plus jeunes, moins diplômés et/ou expérimentés sont davantage contraints que les autres.

Infographie Mobilité professionnelle

 

L’évolution du marché du travail, clé de lecture des dynamiques de mobilité

Tertiarisation des emplois, révolution technologique… : la mobilité des travailleurs est fortement liée à l’évolution du marché du travail et aux besoins en compétences des  entreprises. On peut ainsi distinguer certains secteurs « en déclin », pour lesquels le nombre de départ est supérieur au nombre d’arrivées, et d’autres secteurs « porteurs » pour lesquels la dynamique de mobilité est positive.

 

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Les flux d'arrivées se font principalement dans les métiers favorisés par la transformation de l'économie, et notamment les services aux particuliers, la santé l'hôtellerie-restauration, le transport.

 

D’autres secteurs se transforment. Par exemple, les métiers de la gestion et de l’administration des entreprises sont de plus en plus qualifiés : le nombre de secrétaires y décroit au profit des cadres. Ce qui explique que ce secteur connaît une forte mobilité et de nombreux départs alors que le volume d’emploi global progresse.

L'enjeu de la mobilité entre les métiers devrait prendre encore davantage d'ampleur dans les années à venir car le marché du travail est en pleine mutation ! La robotisation de l’industrie, l’automatisation digitale des services et l’émergence de l’intelligence artificielle ont déjà de fortes conséquences sur l’emploi.

Même si les nombreuses études publiées sur le sujet divergent dès qu’il s’agit d’en évaluer précisément l’impact dans les années à venir, elles s’accordent toutes pour montrer que la plupart des métiers évoluent, demandent un niveau de qualification plus élevé, et nécessitent des compétences nouvelles et donc de l'adaptabilité. La formation des actifs tout au long de la vie, qui est déjà un facteur clé de leur employabilité aujourd'hui, le sera encore davantage demain !

[Dossier] « L'impact de l'automatisation de l'économie sur l'emploi »

 

Penser « compétences » pour faciliter les reconversions professionnelles

Depuis 2012, l’ambition de Pôle emploi est d’accompagner les transitions professionnelles des demandeurs d’emploi et de faire face à ces mutations profondes du marché du travail. Pour cela, nous privilégions une approche par compétences, tant en direction des demandeurs d’emploi que des recruteurs.

 

Pôle emploi - [Le Mag] : L'approche par compétences

 

Aider les demandeurs d’emploi à identifier leurs compétences techniques (hard skills) et comportementales (soft skills), à les développer et à les valoriser auprès des recruteurs, c’est leur ouvrir des horizons professionnels et favoriser leur retour à l’emploi. Parfois dans d’autres métiers ou secteurs d’activité.

Une enquête menée conjointement par Pôle emploi avec France Stratégie révèle en effet que certaines situations de travail permettent de développer des compétences transversales, recherchées dans plusieurs métiers. Les identifier permet de faciliter les reconversions professionnelles.

 

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Quand cela est pertinent avec le projet des demandeurs d'emploi, nous aidons à la mise en place d'actions de formation pour adapter ses compétences aux qualifications requises par le nouveau métier qu’ils souhaitent exercer. Par exemple, en 2017, 5 000 demandeurs d’emploi ont retrouvé un emploi dans le secteur du numérique par le biais de Préparations Opérationnelles à l’Emploi (POE).

Deux exemples d’actions mises en place

  1. Le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP)

Pôle emploi est aujourd'hui l’un des cinq opérateurs chargés de la mise en application du Conseil en Évolution Professionnelle (CEP), qui veut favoriser l’évolution et la sécurisation des parcours professionnels. Le CEP constitue pour chaque actif une opportunité de faire gratuitement le point sur sa situation et d'engager, le cas échéant, une démarche d’évolution professionnelle.

 

Pôle emploi - [Le Mag] : le Conseil en Évolution Professionnelle

 

  1. « Mon Potentiel Professionnel »

Depuis cette année, Pôle emploi met à disposition des demandeurs d’emploi un nouvel outil en ligne sur leur espace personnel : « Mon Potentiel Professionnel ». Il permet d’identifier et de travailler sur ses compétences pour mieux connaître son potentiel, valoriser son profil auprès des entreprises qui recrutent, ou encore échanger avec son conseiller sur les compétences à développer.

[Dossier] « Compétences et emploi : un nouveau paradigme »

 

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