« Restaurant éphémère » : À Saint-Brieuc, deux ateliers pour coacher les employeurs et les demandeurs d'emploi

Le 18 mars, des demandeurs d'emploi ont assuré la cuisine et le service en salle, à l'occasion du « restaurant éphémère » qui a pris ses quartiers au CFA de Ploufragan (22). Leur travail est encadré par des professionnels, alors que des employeurs, dans le rôle des clients, jugent de leurs capacités et de leur attitude.

Pour préparer au mieux les candidats comme les entreprises à ce temps fort, France Travail et ses partenaires (l'UMIH 22, Cap emploi et la Mission locale) ont proposé un coaching en deux temps à l'agence de Saint-Brieuc Sud. À commencer par un « café employeurs », le 4 mars. « L'idée était de rencontrer des entreprises afin de leur présenter la réalité du marché des demandeurs d'emploi, à savoir des candidats peu ou pas formés, parfois avec des problèmes  de mobilité », explique Mélanie Dolo, conseillère entreprise à l'agence de Saint-Brieuc Sud. L'objectif de cette matinée : montrer aux employeurs comment changer de regard sur les candidats, en mettant en avant les recrutements sans CV, pour détecter des potentiels en se basant sur les compétences et pas seulement sur l'expérience. 

Les conseillères ont ensuite rappelé aux entreprises l'importance de leur marque employeur, à savoir l'image qu'elles renvoient. « Il faut que les entreprises sachent se valoriser auprès des candidats dans le cadre d'un recrutement inversé. Nous avons ainsi a proposé aux entreprises de rédiger leur CV recruteur pour le présenter aux candidats le Jour-J. Ces derniers cherchent avant tout à se sentir bien intégrés dans l'équipe et à pouvoir suivre un parcours de formation », rappelle Mélanie Dolo.  

Le 12 mars, c'était au tour des candidats de se réunir dans le cadre d'un atelier « 5 minutes pour convaincre ». Objectif : trouver des candidats motivés pour intégrer les métiers de la restauration. « Nous les avons accompagnés pendant deux demi-journées de préparation en amont, rappelle Nadège Bedel, conseillère accompagnement des demandeurs d'emploi à l'agence de Saint-Brieuc Sud. Nous leur avons expliqué qu'il y avait des offres à pourvoir. Et ce sont eux, ensuite, qui ont choisi de s'orienter vers ces métiers. Aujourd'hui, au cours de l'atelier, nous les avons préparés au recrutement, en les accompagnant sur les techniques de recherche d'emploi. Nous les avons également rassurés en leur expliquant que les recruteurs cherchent avant tout un savoir-être ». 

Les recruteurs se réjouissent du travail mené par France Travail et ses partenaires. « Ils préparent les candidats. Cela peut nous apporter un réel gain de temps. De plus, cet événement nous permettra de découvrir les candidats différemment, en les observant dans un cadre de travail mais en gardant, de notre point de vue, un regard extérieur », remarque Valauris Raoul, co-gérante du restaurant Qu'importe le temps, à Trégueux.

Une synergie entre partenaires

La réussite de ces deux ateliers de préparation a été rendue possible grâce à la synergie entre les différents partenaires. « Le CFA apporte ses compétences en termes de formation, Cap emploi apporte ses connaissances sur le champ du handicap, et la Mission locale apporte son expérience auprès des jeunes », énumère Mélanie Dolo. Une réussite qui se reflète dans les chiffres. Le jour de l'atelier réunissant les demandeurs d'emploi, cinq d'entre eux avaient été aiguillés par la Mission locale, et trois d'entre eux par Cap emploi. Nadège Bedel se réjouit elle aussi de cette collaboration : « Je travaille étroitement avec Cap emploi depuis 2021. Mais sur cet événement, la collaboration est plus large. Ce type d'actions devrait permettre aux annonces d'être plus facilement pourvues et aux candidats d'être plus satisfaits ». 

Ce second « restaurant éphémère » permettra à l'ensemble des acteurs impliqués de progresser dans leur organisation, pour toujours mieux accompagner les publics. « Les mentalités et la société évoluent », remarque Pascal Monchoix, vice-président de l'UMIH 22. « Notre rôle est donc aussi de donner envie aux jeunes de faire ce métier, et aux personnes qui l'ont déjà pratiqué d'y revenir ».