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Pôle emploi accompagne la filière automobile à passer le cap de l’électromobilité

L’interdiction de vente de voitures neuves à moteur thermique au sein de l’Union européenne (UE) en 2035 oblige les constructeurs d’automobiles et de camions à restructurer leur production. Focus sur les Hauts-de-France où, avant même l’ouverture de trois « gigafactories », le recrutement du personnel a déjà commencé.

Publié le  22/11/2022

En 2035, la vente de voitures neuves à moteur thermique sera interdite au sein de l’Union européenne. La décision a été définitivement actée le 8 juin dernier par le Parlement européen. Tenue par cette échéance, la filière automobile de France, qui représente 800 000 emplois directs et 8 % de la population active, se repositionne.

« C’est effectivement un secteur en pleine transformation, confirme Frédéric Danel, directeur régional Hauts-de-France de Pôle emploi. La crise sanitaire, la pénurie de matières premières et la flambée des prix de l’énergie ont accéléré le processus. Des métiers anciens évoluent ou disparaissent mais de nouvelles filières d’emplois se mettent en place et nous sommes là pour accompagner ces transformations aux côtés des entreprises et des personnes en recherche d’emploi. » 

 

Une « vallée de la batterie »

« La vallée de la batterie » qui est en train de s’installer entre Douai et Dunkerque débarque sur un terrain conquis de longue date par l’industrie automobile traditionnelle. La France produit 1 350 000 véhicules par an. Un sur trois est made in Hauts-de-France, où l’on ne compte pas moins de trois constructeurs mondiaux (Renault, Toyota et Stellantis), 550 fournisseurs, sous-traitants ou prestataires automobiles et 56 000 salariés.

Trois usines ultramodernes de fabrication de batteries et de leurs composants viendront compléter ce secteur à très courte échéance : ACC (Automotive Cell Compagnie) à Douvrin en 2023, Envision AESC à Douai en 2024 et Verkor à Dunkerque en 2025. 7 500 emplois directs et 15 000 emplois indirects sont attendus de cette concentration unique en Europe de « gigafactories ».

 

« Nous co-construisons une ingénierie de recrutement avec tous les acteurs de la filière automobile, les constructeurs, les sous-traitants en travaillant ensemble sur chacune des étapes du processus : qualification du besoin, sourcing, attractivité, tests, entretiens, aidés, formation et intégration. »

Frédéric Danel
directeur régional Hauts-de-France de Pôle emploi

Électrodes et modules

Pour fabriquer des électrodes à partir de poudres, les comprimer, les empiler, les remplir d’électrolytes et les intégrer dans un boitier afin d’obtenir un module de batteries, le tout en une douzaine de jours, il faut des équipements de haute technologie très automatisés, à l’image des centres de production de semi-conducteurs ou pharmaceutiques. Bien avant l’inauguration de ces trois nouveaux sites, le recrutement d’un personnel qualifié a déjà débuté. 

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Une stratégie d’influence nationale

Pôle emploi, qui développe une stratégie sectorielle nationale automobile, accompagne les nouveaux arrivants. Ainsi, Envision AESC qui s’installe sur un terrain de 18 hectares près de l’usine Renault Georges Besse à Douai pour alimenter en batteries les futures R4 et R5 a publié sa première annonce de recrutement en juillet dernier. Le leader mondial de la production de batteries pour les véhicules électriques devrait embaucher entre 1 000 et 1 200 salariés. 

 

Déplacement à Sunderland

« L’entreprise recherche des techniciens de maintenance titulaires d’un BTS et parlant anglais, explique Elsa Miquel, directrice territoriale du Hainaut de Pôle emploi. Ces personnes bénéficieront d’une formation dans les usines du groupe, en Chine ou au Japon, et seront chargées à leur tour de la transmettre aux futurs employés. » Pour cette deuxième vague de recrutements, les psychologues du travail et spécialistes du recrutement de Pôle emploi vont se déplacer prochainement dans une usine du groupe à Sunderland au Royaume-Uni pour observer les postes de travail. « Le but est de mettre au point un process de tests qui révélera les aptitudes indispensables à ces postes de travail, explique Elsa Miquel. « Le recrutement doit correspondre exactement aux besoins de l’entreprise », poursuit-elle. « Nous mettons en place une ingénierie de recrutement qui comprend une démarche inclusive active des personnes éloignées de l’emploi. Personne ne doit se sentir écarté », ajoute Frédéric Danel. 

 

Mobilisation des agences

Toyota Motor Manufacturing France (TMMF) vient ainsi de s’engager à embaucher 100 allocataires du RSA sur son site de Valenciennes où l’on produit le modèle Yaris. Le constructeur japonais délivre une formation maison en complément de celle assurée par l’Association de formation professionnelle de l’industrie de Valenciennes (AFPI). Renault n’est pas en reste avec l’embauche de 200 bénéficiaires du RSA dans les deux ans. Quant au constructeur Stellantis installé à Hordain, un accord avec le département du Nord permet de ne plus suspendre l’allocation RSA pendant les semaines de formation tout en gardant la prime. 

Les 84 agences Pôle emploi Hauts-de-France sont mobilisées pour accompagner la mutation industrielle du territoire. « Concrètement, ce sont des messages sur les réseaux sociaux, des articles dans la presse mais aussi des conférences, des webinaires et des visites dans les quartiers politiques de la ville (QPV) avec des éducateurs de rues pour informer un maximum de jeunes », explique Elsa Miquel. Ce sont aussi des évènements sous la forme de job dating, de sessions de recrutement ou de réunions d’informations. Depuis janvier 2022, 124 ont déjà eu lieu sur le secteur de la construction automobile. 

 

*Photo usine Credit ENVISION AESC
*Photo industrie auto Credit ENVISION AESC

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