Article

Microsoft France : faire de la cybersécurité une filière d’avenir

Recruter 10 000 nouveaux profils au sein de la filière cybersécurité d’ici à 2025, telle est l’ambition de Microsoft qui lance en France son « Plan Compétences Cybersécurité ». L’objectif ? Répondre aux besoins en compétences des entreprises tout en démocratisant la filière auprès d’un maximum de candidats. Céline Corno, responsable de la philanthropie chez Microsoft France, nous présente cette démarche porteuse d’avenir.

Publié le  24/01/2023

 

cecile_corno.png

 

Pourquoi la formation aux métiers de la cybersécurité est-elle un enjeu clé pour aujourd’hui comme pour demain ?

Céline Corno : Il est important d’avoir une approche holistique de la cybersécurité pour en comprendre les enjeux : c’est un domaine indispensable pour accompagner la transformation digitale des entreprises et les protéger contre les menaces cyber grandissantes. Selon l’une de nos dernières études, on dénombre 921 attaques de mots de passe dans le monde chaque seconde, une tendance qui cible tant les particuliers que les entreprises. Les organisations doivent donc impérativement disposer de plus fortes compétences en cybersécurité. Dans le même temps, chacun doit être formé aux gestes de sécurité numérique. C’est tout l’enjeu du plan lancé par Microsoft France.

 

15 000 postes ouverts dans le secteur ne sont pas pourvus. Est-ce par manque de compétences ? D’attractivité ?

C. C. : Les deux. Les besoins en compétences s’accélèrent avec la montée en puissance du travail hybride et de la numérisation de la société. En parallèle, les métiers de la cybersécurité souffrent depuis toujours d’une image peu valorisante et sont considérés à tort comme inaccessibles. Il faut déconstruire les préjugés et sensibiliser chacun dès le plus jeune âge aux opportunités de formation et d’emploi dans ce secteur.

 

 

Quelles sont les stratégies RH et de formation à mettre en place pour rendre la cybersécurité plus « attractive » ?

C. C. : Il faut à la fois accompagner les filières de formation traditionnelles – comme les universités – et les écoles d’ingénieurs à enrichir leurs programmes. Cela permet non seulement à ces institutions de monter en compétences en même temps que la cybersécurité évolue, et aux entreprises de s’assurer de pouvoir recruter des profils avec le bon niveau de formation. 

Nous pensons qu’il est aussi essentiel de démultiplier les circuits de formation pour se donner une chance de toucher un grand nombre de candidats d’horizons différents. Les programmes que nous déployons avec Simplon – organisme dédié à la formation des demandeurs d’emploi aux métiers du numérique – au travers de l’École Cyber Microsoft by Simplon, s’inscrivent pleinement dans cette optique. Nous y formons des candidats au métier d’opérateur de solutions de cybersécurité Cloud et hybride, hors du cadre traditionnel, avec une pédagogie active qui permet aux demandeurs d’emploi d’apprendre leur métier tout en ayant d’ores et déjà un pied en entreprise. 


 

Génération Z, demandeurs d’emploi, personnes en reconversion… Y’a-t-il un profil type pour travailler dans ce domaine ?

C. C. : Contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessaire d’avoir un master en poche, d’être ingénieur ou encore d’être un homme pour travailler dans la cybersécurité. Nous faisons le pari que cette filière est et doit être accessible à tous. C’est l’essence même du travail que nous menons avec Simplon : il n’y a pas de prérequis pour candidater aux programmes de formation. Chaque candidat passe par un sas de préqualification qui lui permet de lever les préjugés éventuels sur la cybersécurité et le numérique, d’apprendre les bases techniques mais aussi de renforcer sa confiance en soi. Ensuite, les demandeurs d’emploi suivent une formation de 18 mois qui leur délivre un diplôme d’administrateur d’infrastructures sécurisées de niveau Bac +2 ou Bac +3.

Nous avons de cette façon l’ambition de favoriser l’hétérogénéité des profils, comme lors de notre toute première promotion École Cyber Microsoft by Simplon, durant laquelle nous avons formé 18 % de femmes – la moyenne des femmes qui se forment à la cybersécurité dépasse rarement les 10 % dans le cadre d’un cursus classique – et 35 % de nos apprenants avaient par ailleurs un niveau bac ou infra bac avant de débuter la formation.


 

À qui s’adresse le « Plan Compétences Cybersécurité » lancé par Microsoft France ?

C. C. : Nous ciblons quatre audiences différentes. Les plus jeunes, dès l’école, au travers d’un kit pédagogique gratuit autour de la cybersécurité, diffusé auprès du corps enseignant et des parents d’élèves. Les filières de formation traditionnelles, que nous accompagnons dans l’enrichissement et la mise à jour des programmes pédagogiques, notamment au travers de MOOC techniques développés par des experts en cybersécurité. Des formations en ligne sont également mises à disposition des entreprises depuis la plateforme LinkedIn Learning et 14 000 professionnels ont, à date, visionné ces contenus. Enfin, le plan cible les demandeurs d’emploi, au travers de l’École Microsoft by Simplon qui, dès cette année, devrait nous permettre de former une centaine de candidats. 

 

Quelles sont ses ambitions pour les entreprises, les recruteurs, les futurs experts en cybersécurité ?

C. C. : Notre objectif global est que, d’ici à 2025, il y ait 10 000 nouveaux professionnels sur le marché de la cybersécurité. Au quotidien, nous avons l’ambition d’être toujours en adéquation avec les attentes des organisations pour adapter l’offre de formation. Nous devons à la fois maintenir le niveau de la filière tout en anticipant déjà les futurs besoins en compétences, car ce secteur se transforme à vitesse grand V. C’est un travail continu que nous menons avec les entreprises, les universités et les écoles d’ingénieurs, et Simplon. 

En tant qu’acteur clé du secteur du numérique, c’est notre rôle que de rester en alerte sur ces sujets, afin de toujours conserver un temps d’avance. 


 

Comment le partenariat avec Pôle emploi vous aide-t-il dans votre démarche ?

C. C. : Pôle emploi joue un rôle très structurant pour nous aider à faire connaître et à déployer les formations codéveloppées avec Simplon. Les conseillers sourcent les bons candidats et prennent en charge le financement de la formation des demandeurs d’emploi grâce à la préparation opérationnelle à l’emploi individuel (POEI). 

Cette collaboration participe pleinement à faire rayonner nos actions et à faire connaître plus largement notre démarche. Cela nous aide à mobiliser efficacement les candidats, mais aussi à toucher de nombreuses entreprises en quête de ces compétences clés. 


 

Plus d'actualités

Article

« L’attractivité des métiers du soin est une [...]

L’attractivité des métiers de la santé et du soin à domicile est un véritable enjeu de société, selon Yves Piot, Responsable du pôle Juridique d’Adédom, la fédération nationale qui défend et soutient le développement des activités des associations et des structures gestionnaires à but non lucratif œuvrant dans l’aide, le soin à domicile et les services à la personne. Rencontre.

Opinions

Jérôme Fourquet, directeur du département [...]

La question est volontairement provocante mais dit bien la transformation fondamentale en cours dans le monde de l’entreprise. Changement du rapport au travail, diffusion du télétravail, aspirations au sens et à l’utilité, priorité à l’individualisme et à l’épanouissement personnel, refus de la carrière linéaire, modification du rapport de force employeurs-employés, accélération technologique : l’entreprise est fragilisée dans son espace-temps (tout le monde ne travaille plus en même temps, dans le même lieu) et percutée de tous côtés dans sa forme traditionnelle.

Article

France Travail adopte son premier schéma de [...]

En adoptant son premier schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER), France Travail renforce son engagement pour des achats socialement et écologiquement responsables. Et réaffirme sa mobilisation en faveur d’une action publique durable.

Ailleurs sur le site

CHIFFRE-CLÉ

86,0 %

Des entreprises satisfaites concernant la pertinence des candidats présélectionnés par France Travail. Mesure de la qualité du service rendu aux entreprises sur le volet recrutement au niveau national.

L’état de l’emploi dans votre ville

Retrouvez les chiffres du marché du travail dans votre commune de plus de 5000 habitants.

Ex : 33000

Ensemble pour l'emploi

Retrouvez tous les chiffres permettant d'évaluer l'efficacité de notre action auprès des demandeurs d'emploi et des entreprises.