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La formation préalable à l'embauche, une solution pour recruter dans les secteurs en tension

À la tête d’une entreprise de maçonnerie qu’il a créée en février 2018, Serge Senga fait face, comme l’ensemble de la filière du bâtiment, à des difficultés pour recruter des travailleurs qualifiés. Récemment, il a pu bénéficier du dispositif AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement) de Pôle emploi pour recruter deux salariés, désormais en CDI.

Publié le  04/04/2022

Quelle est la taille de votre entreprise et quels sont ses besoins en main-d’œuvre ? 

Serge Senga : "Nous comptons 9 salariés en CDI, 5 en CDD, 2 apprentis et 3 à 4 intérimaires selon les besoins. Actuellement, je voudrais recruter 2 personnes supplémentaires. Mais la maçonnerie, comme tout ce qui concerne le bâtiment, est un secteur en tension. Il est difficile de recruter, notamment car nous manquons de personnes qualifiées. Il y a trop peu de gens déjà formés ou qui ont suffisamment d’expériences. D’autant que nous travaillons dans un domaine technique qu’est la rénovation." 

Comment remédier à ce problème ? 

Serge Senga : "Pour monter en compétences, il n’y a pas de secrets : il faut de la formation. Notre métier demande des compétences ainsi qu’une grande capacité d’adaptation car chaque chantier est particulier. C’est tout l’intérêt du dispositif AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement), qui permet de prendre du temps pour former un futur salarié.
 

À quelle occasion avez-vous utilisé ce dispositif ? 

Serge Senga : "J’ai posté une annonce pour un poste de chef d’équipe. Ma conseillère Pôle emploi m’a alors mis en relation avec un candidat : c’était un maçon au chômage. Il avait déjà les compétences techniques mais avait besoin d’acquérir les compétences d’encadrement. Nous avons pu mettre en place le dispositif AFPR, ce qui a permis à ce demandeur d’emploi d’être formé sur le terrain par un membre de mon entreprise durant 400 heures (ndlr : ce qui représente le temps maximum de formation alloué par ce dispositif) avant de signer son contrat. Il gardait son statut, et son allocation, durant tout son temps de formation. Cela n’a donc pas représenté de coûts supplémentaires pour l’entreprise, même si nous lui avons versé une gratification, ce qui n’était pas obligatoire.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ? 

Serge Senga : "Cela a été très bénéfique, pour nous comme pour ce demandeur d’emploi qui a ensuite signé un CDI chez nous. Nous avons pu consacrer du temps à sa formation et ainsi nous assurer qu’il pourrait répondre à nos besoins précis. Puisque le dispositif a bien fonctionné nous avons recruté une seconde personne en CDI, également via l’AFPR. Nous cherchions un métreur et avons eu la candidature d’un demandeur d’emploi titulaire d’un BTS qui avait fait de la vente chez un quincaillier. Il était intéressé par le projet alors j’ai pu compléter sa formation pour qu’il réponde à nos besoins. Je lui ai appris les rudiments de la maçonnerie afin qu’il soit capable de produire des documents pour le suivi des chantiers, des devis, etc."
 

Avez-vous expérimenté d’autres dispositifs pour faciliter le recrutement ? 

Serge Senga : "Mon entreprise a participé à la semaine des métiers qui a eu lieu début mars 2022. Elle était organisée par la Fédération Française du Bâtiment et Pôle emploi et a permis d’ouvrir notre chantier à des demandeurs d’emploi. À ce moment, nous étions chez un particulier pour de la pose de murs en pierres, de l’enduis et du coffrage. Nous avons organisé des ateliers et répartis les gens afin qu’ils voient l’aspect pratique et qu’ils puissent dialoguer avec les salariés." 

Cette semaine a-t-elle ouvert la voie à des recrutements ? 

Serge Senga : "Pas directement, car nous avons besoin de personnes qualifiées. Mais c’est l’occasion de faire découvrir des corps de métiers et pourquoi pas de susciter des vocations. Outre les demandeurs d’emplois, cette expérience a été intéressante pour mes salariés car elle leur a permis de montrer et de partager leur savoir-faire. Si, par la suite, des profils viennent nous voir, nous n’hésiterons pas à réutiliser le dispositif de l’AFPR si c’est pertinent, car il a fait ses preuves chez nous."
 

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