Pôle emploi Bretagne renforce sa collaboration avec les entreprises de travail temporaire

Alors que le taux de chômage en Bretagne tourne autour de 5,9% (le plus faible de France), Pôle emploi Bretagne a signé une convention de partenariat régionale avec les entreprises de travail temporaire Adecco, Crit, Manpower, Synergie et Randstad, afin de booster la collaboration déjà existante. « Alors que plus de 47 000 intérimaires sont recensés en Bretagne, le travail temporaire offre de nombreuses opportunités de retour à l'emploi », note Frédéric Sévignon, directeur régional de Pôle emploi Bretagne. D'autant plus que 16 000 intérimaires s'avèrent être des demandeurs d'emploi de longue durée. Une catégorie qui figure parmi les trois priorités de Pôle emploi, parallèlement au contrat d'engagement jeunes et aux métiers en tension considérés comme prioritaires par le Ministère du Travail, à savoir l'hôtellerie-restauration, le transport-logistique et la santé. En Bretagne, l'agroalimentaire et le BTP constituent d'autres secteurs en tension.
« Pour pallier aux difficultés de recrutement, il faut avant tout promouvoir la synergie au niveau des bassins d'emploi, poursuit le directeur régional. Cela nécessite de partager les fichiers de demandeurs d'emploi de manière optimale et d'établir des contacts réguliers pour construire une stratégie de proximité, dans une démarche de co-construction ».
 

« Rendre l'emploi le plus pérenne possible »

Selon le directeur régional, il faut ensuite « continuer à développer, ensemble, des méthodes innovantes et efficaces, telles que les opérations « Du stade vers l'emploi ». Enfin, il faut intensifier les moyens en termes de formation – à travers des dispositifs tels que la POEC (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective) ou l'AFPR (Action de Formation Préalable à l’Emploi) - pour faciliter l'immersion et l'intégration en entreprise ».
Un point de vue partagé par Chantal Poirier, responsable talent régionale chez Manpower : « Nous développons beaucoup la POEC, car ce dispositif permet aux demandeurs d'emploi d'avoir une approche précise du poste proposé. Mais au-delà de permettre le retour à l'emploi, il nous paraît essentiel de rendre l'emploi le plus pérenne possible ».
Considérant qu'il faut encore améliorer les dispositifs de formation pour « être plus réactifs en termes de délais », son confrère Christophe Terrien, directeur de zone chez Adecco, appelle lui aussi à « miser davantage sur l'emploi durable, à travers des embauches en CDI ou en CDII ».

Laurent Richard, responsable district chez Synergie, rappelle que, chaque année, « 30% de nos effectifs inscrits en intérim sont embauchés en CDI au sein des entreprises. Preuve que les agences de travail temporaire sont une nécessité pour accompagner le retour vers l'emploi ». Nathalie Giry, directrice régionale chez Crit, rappelle quant à elle que « le champ du CDII est le premier vecteur d'emploi d'une agence de travail temporaire. Il nous permet de former et de créer ainsi de la compétence durable au service de nos clients ». Elle regrette toutefois « un certain manque d'adhésion des entreprises sur le CDII. Nous devons faire en sorte qu'elles nous accompagnent davantage ».
 

« Arrêter de se focaliser sur le CV »

Aussi, les entreprises de travail temporaire s'accordent sur la nécessité de recruter différemment. « Il faut arrêter de se focaliser sur le CV. Nous encourageons nos clients à embaucher à partir d'un savoir-être, car nous sommes à même de leur apporter des compétences par la suite », insiste Sandrine Pochaulle, directrice opérationnelle Ouest chez Randstad.
Laurent Richard se réjouit de ce partenariat. « Dans notre métier, bâti sur les relations humaines, la connaissance de nos interlocuteurs locaux nous permet de progresser ensemble ». « On s'efforce à construire des parcours personnalisés pour nos candidats, poursuit Médhis Bremaud, directeur du Hub Solution Adecco Rennes. Il nous revient à tous d'innover pour permettre à de nombreuses petites victoires pour l'emploi de venir s'additionner ».