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Accélérer l’accompagnement des entreprises
Lors d’une table-ronde organisée au Forum Économique Breton de Saint-Malo, le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, a appelé les entreprises à venir « tester » les services innovants de l’opérateur public de l’emploi.
Publié le 14/09/2023
Présent sur le quatrième Forum Économique Breton (FEB) à Saint-Malo, Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, a pris part à la session plénière « Attractivité et accompagnement des entreprises dans les bouleversements qu’elles traversent ». Une intervention de 45 minutes partagée avec Misoo Yoon, directrice générale adjointe, chargée des ressources humaines de SNCF Réseau, et Alain Roumilhac, président de ManpowerGroup France. Les trois dirigeants ont pu échanger sur les réponses à apporter aux entreprises dans un moment où le rapport candidats/employeurs s’est inversé, pour des motifs sociétaux (rapport à soi, rapport à son impact sur l’environnement…), mais également où les tensions se manifestent plus encore dans de nombreux secteurs. « Jamais les entreprises n’ont été autant en tension de recrutement… Notre baromètre annuel BMO (besoins en main-d’œuvre) montre que 61% des entreprises considèrent leur recrutement comme difficile. Tout l’enjeu est que la dynamique économique ne bute pas sur la pénurie de main-d’œuvre », a indiqué Jean Bassères.
« On est passé de la sélection à la séduction : les candidats sont devenus plus volatiles » - Misoo Yoon
« On vivait sur notre marque employeur. Désormais, on est passé de la sélection à la séduction : les candidats sont devenus plus volatiles. Dans les premiers mois qui suivent le recrutement, même après la formation, nous sommes passés d’un taux de démission de 15% en 2015 à 30% en 2020 sur les métiers de la circulation. C’est un phénomène prégnant. Nous avons parfois l’impression que nous sommes, nous SNCF Réseau, à l’essai… Nous devons changer nos pratiques », a souligné Misoo Yoon. Interpellé sur la loi « Pour le plein emploi », présentée le 7 juin dernier par le gouvernement et encore en discussion à l'Assemblée nationale, le directeur général de Pôle emploi a salué une « initiative très importante ». « Depuis 40 ans, on n’est jamais descendu en dessous de 7% de chômage, donc on mesure l’ampleur du défi. On a eu les ordonnances Macron, les réformes de l’apprentissage, de l’assurance-chômage… On s’attaque, là, à la manière dont on accompagne demandeurs d’emploi et entreprises. La philosophie de ce projet -et c’est pourquoi je m’y reconnais pleinement-, est la conviction qu’il faut mieux accompagner les entreprises, et aussi s’occuper davantage des personnes les plus éloignées de l’emploi, avec un principe, posé, d’universalité. Aujourd’hui, concernant les allocataires du RSA, nous sommes en échec collectif ! Parmi ceux qui en ont bénéficié, sept ans plus tard, seuls 32% sont en emploi et un tiers seulement dans un emploi durable. C’est le signe d’un gâchis économique et surtout social », a-t-il indiqué.
« L’esprit de la loi France Travail est la collaboration entre acteurs » - Jean Bassères
« On avait fait le choix -considérant qu’il n’y aurait pas d’emploi pour tout le monde- de mettre le paquet sur l’indemnisation, de ne pas trop accompagner les gens -parce que ça allait les frustrer… Les temps ont changé et espérons qu’ils continuent de changer », a apprécié Alain Roumilhac. Comment alors trouver des réponses satisfaisantes pour les demandeurs d’emploi et les entreprises ? Acteurs publics et privés de l’emploi se sont déjà rapprochés. Avec les signatures d’une convention nationale suivie de treize déclinaisons en régions. « L’esprit de la loi France Travail est la collaboration entre acteurs. Je le dis : l’intérim est une solution pour l’emploi durable », a appuyé Jean Bassères, poursuivant sur « l’opportunité de l’inclusion. Qu’on puisse traduire la notion 'Personne n’est inemployable’ dans les faits », arguant encore sur l’ouverture d’esprit dont doivent faire preuve les entreprises sur tous les profils. Le directeur général a mis en avant les nombreuses innovations du service public de l’emploi au niveau des techniques nouvelles de recrutement : job dating inversés, « Du Stade vers l’Emploi », « CV recruteurs », « De la plage vers l’Emploi », très récemment à Morlaix, immersion facilitée, créations de viviers pour les métiers en tension… « Je le dis aux entreprises : testez-nous ! », a-t-il conclu.
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