Filière bois : un mois pour découvrir toutes les opportunités du secteur

Pouvez-vous nous présenter Fibois Grand Est en quelques mots ?

Fibois Grand Est est une association composée d’organisations professionnelles, d’entreprises et d’acteurs représentant tous les maillons de la forêt et du bois. C'est près de 11 000 établissements, 55 000 emplois en global sur le Grand Est avec une grande diversité de métiers et de compétences. Nous avons en amont toute l’exploitation forestière, en lien direct avec la nature, puis la production, maintenance, logistique, numérisation. Nous avons également le bois comme matériau de construction, avec les bureaux d'études, l'installation, l'aménagement et l’ameublement.

Comment se porte la filière en termes de développement et de recrutements ?

Le contexte du plan de relance et de la nouvelle réglementation, favorisant l'usage de matériaux biosourcés dans la construction de bâtiment, crée de nouvelles opportunités au sein de la filière. L'accroissement prévisionnel de l'emploi est de l'ordre de 10% avec un usage du bois largement favorisé au niveau de la construction afin de contribuer à atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette filière sèche est en effet plus vertueuse sur le plan environnemental par rapport à l’usage du ciment par exemple qui nécessite du sable, matière non renouvelable et de l’eau, ressource sous tension. Le bois est un matériau au cycle vertueux avec une captation du carbone au niveau de la forêt et son stockage dans la durée au niveau de la construction et des objets.

Cela se traduit comment en termes de recrutement ?

Dans le Grand Est, on prévoit plus de 8 000 recrutements. Des recrutements d’une part pour renouveler les départs en retraite, qui correspondent à 2,3% des salariés en général, et d’autre part pour satisfaire les besoins des entreprises.

Est-ce qu'il y a des métiers plus particulièrement concernés par des difficultés de recrutement dans la filière bois ?

Oui. D’ailleurs, l’enquête de Pôle emploi, Besoins en main d’œuvre 2021 (BMO), pointe le fait que 60% des employeurs de la filière ont des projets de recrutement difficiles. Et les principaux métiers «sous tension» sont : les charpentiers, les monteurs-agenceurs-poseurs (en charge de l'aménagement intérieur d'un logement, de la fabrication et de l’installation du mobilier), les techniciens de bureau d'études qui conçoivent les ouvrages à partir d'un cahier des charges, les menuisiers, tonneliers, chauffeurs routiers, les maîtres ébénistes et les techniciens forestiers. Ces huit métiers sont plus particulièrement sous tension. Nous avons également les ouvriers polyvalents de scierie qui sont très demandés. La difficulté pour ce type de poste est la concurrence des entreprises industrielles d’autres secteurs d’activités (automobile, métallurgiques…) ayant des moyens financiers plus importants. Ce sont des emplois qualifiés, voire très qualifiés même s’ils restent manuels. Le travail artisanal doit être revalorisé par l'Education nationale notamment. La filière compte également des métiers pénibles et parfois dangereux, comme l’exploitant forestier par exemple. La filière compte sur le relai des conseillers de Pôle Emploi pour informer et faire la promotion des métiers de la filière, auprès des jeunes et personnes en recherche d’emploi. Il est important de communiquer sur les métiers de la forêt car si on ne coupe plus d’arbres, il n’y a plus de bois et la filière s’arrête.

Et justement, par rapport à ceux qui disent que l’on coupe trop de bois ?

Qu’entend-t-on par trop ? En France, et plus particulièrement dans le Grand Est, on n’exploite que 60% de la croissance annuelle. Ça veut dire que la forêt continue à croître. Il y a 200 ans, la surface forestière couvrait 14% du territoire. Aujourd'hui, elle correspond à 31% et même 33% sur le Grand Est.
Je comprends très bien qu’on puisse être choqué par certaines images de déforestation massive comme c’est le cas en Amazonie par exemple. Mais il ne faut pas faire d’amalgames. En France, nous avons des certifications de gestion durable de la forêt, comme PEFC ou FSC, qui garantissent un renouvellement des arbres exploités, c’est une gestion raisonnée et raisonnable de la forêt. La filière est sensible également au fait de favoriser les circuits courts en incitant l’approvisionnement de proximité. Valoriser nos bois de proximité permet à la filière d’être plus «vertueuse».

Par rapport aux métiers jugés en tension, que mettez-vous en place, notamment avec les services de Pôle emploi, pour accompagner les entreprises dans leurs projets actuels et pour anticiper les recrutements futurs ?

Plusieurs actions ont été mises en place. La première action a été de rendre visible la filière qui a la particularité de faire partie de l'agriculture, l'industrie, la construction et l’ameublement. Le site internet, permet de regrouper différents outils : un observatoire, qui présente l'ensemble des chiffres sur l'emploi, une cartographie qui permet de situer les organismes de formation, les offres d'emploi «cœur de filière» collectées par un algorithme sur différents jobboards pour les valoriser.

Les conseillers Pôle emploi ont ici tout ce qui concerne la filière en termes d'emploi. Ce regroupement sur un même site permet de donner de la visibilité et de passer à la 2^ème étape : communiquer sur la filière. Un atelier bois a permis de sensibiliser et informer les conseillers de pôle emploi, sur la filière et sur les outils à leur disposition pour les rendre autonomes face aux demandeurs d'emploi. Enfin, en direction des jeunes, est organisé par et en étroite collaboration avec la Région Grand Est, un salon virtuel le 25 novembre. Six conférences et de nombreux témoignages de salariés et de chefs d'entreprise sont au programme. Une permanence sera assurée par les partenaires pour permettre aux personnes intéressées de prendre contact directement avec les organismes de formation, des chefs d'entreprises qui recrutent ou des conseillers Pôle emploi.

Justement, que pouvez-vous dire aux jeunes pour les inciter à s’engager dans la filière bois ?

C’est d’abord une filière importante en termes d'économie locale. C'est une filière respectueuse des enjeux environnementaux, qui joue un rôle majeur dans la décarbonation de notre environnement. Ensuite, le bois est un matériau noble, renouvelable et avec lequel on prend plaisir à travailler. Son odeur, son contact est souvent synonyme de bien-être, de nature, de confort. Enfin, ce sont des emplois non délocalisables souvent localisés dans des zones rurales car proches de la matière première. Les entreprises sont souvent installées dans des zones périurbaines pour la partie scierie ou transformation du bois notamment ce qui est intéressant pour les personnes aimant la nature et souhaitant rester en zones rurales. Dernier argument pour les convaincre : la diversité de métiers et d'environnements de travail qui permet à chacun de trouver sa place en fonction de ce qu'il aime : travailler en extérieur ou en intérieur, manuel ou plus conceptuel… On a besoin de tout type de compétences. Si je dois résumer ces arguments en un slogan, c'est : «Soyez acteur de l'environnement et rejoignez la filière forêt bois !».

Le mois du bois

A la découverte des métiers de la filière forêt-bois et de leurs opportunités

Construction bois, gestion forestière et entretien sylvicole, sciage, industrie du papier et du carton, ameublement… Fibois Grand Est, en partenariat avec les Maisons de l’emploi et la Communauté d’agglomération d’Epinal, vous propose de découvrir tous les métiers de la forêt et du bois qui recrutent ! Avec près de 8.000 intentions d’embauches, c’est un secteur en pleine dynamique.

Retrouvez tout le programme de la 1ère édition du Mois du bois