Article

Haguenau : du badminton au Stade vers l’emploi !

Près de 75 personnes, demandeurs d’emploi et recruteurs, prêts à s’affronter dans un tournoi de badminton de façon tout à fait anonyme ? C’est la dernière trouvaille du Stade vers l’emploi organisé par les équipes de l’agence Pôle emploi de Haguenau, en partenariat avec l’Entente nord Alsace de badminton. Retour sur un événement qui a marqué la fin de l’année 2022.

Publié le  03/02/2023

Habituellement dédiée à l’athlétisme, l’opération Du stade vers l’emploi de Bischwiller a choisi le badminton comme sport d’accroche pour ces rencontres demandeurs d’emploi/recruteurs. Et c’est  l’Entente Nord Alsace de badminton qui a suggéré ce partenariat innovant à la direction territoriale de Pôle emploi Bas-Rhin et au service partenariat. «En ce qui concerne le badminton, seule une agence de Val de Loire avait déjà organisé une manifestation identique. Nous étions donc les premiers en Grand Est à mettre en place cette action spécifique, explique Nicolas Haas, directeur d’agence adjoint. Durant trois mois, toutes les entreprises du bassin avec des recrutements en cours ou des projets pour 2023 sont contactées. «Les secteurs en tension sont représentés, mais pas seulement. Nous avions 25 offres à pourvoir, sans compter les très nombreux postes proposés par les ETT, détaille Philippe Jacquel, directeur d’agence de Pôle emploi d’Haguenau. Nous avons convié des demandeurs d’emploi éloignés de l’emploi que nous avons invités à participer à des ateliers pour les préparer à valoriser leur savoir-être, plutôt que leurs compétences ou leur savoir-faire».

Le champion de hip-hop Anousone Inthyrath pour l’échauffement !

En ce qui concerne l’événement, peu de différence avec le désormais traditionnel Stade vers l’emploi (le 12e du Bas-Rhin et le 30 e du Grand Est). Le principe est simple : demandeurs d’emploi et recruteurs composent des équipes mixtes, sans savoir qui est qui. Les équipes se rencontrent lors d’ateliers sportifs organisés par les animateurs de  l’Entente Nord Alsace de badminton. Et pour l’échauffement, la fédération a invité une véritable star, le champion de hip-hop Anousone Inthyrath ! «Tous les participants, conseillers inclus, ont adoré ce moment ! précise Nicolas Haas. Ensuite, place aux épreuves à points. C’est le moment de tout donner avant de récompenser les vainqueurs, «le tout dans une ambiance très chaleureuse et très conviviale».  

«Ça casse les barrières, et rend la rencontre possible» Camille, demandeuse d’emploi

C’est seulement après la pause déjeuner «que les recruteurs ont tombé le masque pour un job dating informel. Et là c’est vraiment amusant. Certains demandeurs d’emploi avaient deviné qui était recruteur. Par contre, pour d’autres, c’est la grosse surprise ! ». Du coup, tout le monde est plus détendu pour le job dating de l‘après-midi. Une participante prise au hasard, Émilie, s’éloigne du groupe et révèle à voix basse être une recruteuse dans le secteur de l’aide à la personne. Elle apprécie de voir «le vrai visage des gens, libérés du stress de l’entretien». Et c’est tout l’objectif de ce type d’opération. «Pendant les entretiens, les conseillers ont repris leur rôle en orientant, accompagnant et conseillant les demandeurs d’emploi». Des embauches et des immersions sont conclues dans la foulée de l’événement. «Il reste encore un peu de temps pour connaitre le bilan définitif  mais on sait que la formule est très efficace dans les trois mois» explique Philippe Jacquel.

Camille, demandeuse d’emploi en situation de handicap, est également convaincue. Pour elle, ce dispositif « casse les barrières, et rend la rencontre possible ! »

 

SVE_BAD_800.jpg

Près de 40% des participants signent un contrat le mois suivant le Stade vers l’emploi

«En 2021, 39 % des demandeurs d’emploi ont signé un contrat dans le mois suivant leur participation au Stade vers l’emploi, 66 % dans les six mois. Un tiers de ces derniers ont décroché un CDI. Il y a à chaque fois des CDI signés l’après-midi même», souligne Claude Rouillon, directeur territorial du Bas-Rhin. Convaincu, il projette déjà des sessions réservées aux seniors ou aux personnes en situation de handicap. « Nous pensons ouvrir ce type d’événements à d’autres fédérations comme celles du rugby, basketball ou encore tennis de table». Côté partenariat, «on réfléchit aussi à des activités culturelles, autour du théâtre ou des musées», conclut Céline Feldmann, responsable du service partenariat.

Sur le même sujet