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IAA : les profils techniques ont le vent en poupe

Secteur dynamique, l’industrie agro-alimentaire est particulièrement bien représentée en Provence-Alpes-Côte d'Azur, avec une multitude de PME et quelques grosses entreprises. Mais si la plupart d’entre elles ont su maintenir leur activité l’an dernier, les projets de recrutements restent incertains, en raison du manque de visibilité de la situation économique. Le point sur le sujet avec Jean-Michel Salon, délégué général d’ARIA Sud.

Publié le  19/02/2021

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Jean-Michel Salondélégué général d’ARIA Sud

Le secteur de l’agroalimentaire se sort plutôt bien de la crise sanitaire liée au Covid-19, en 2020, les chaînes de fabrication ont fonctionné à plein régime pour répondre à la demande des consommateurs en produits alimentaires transformés.

« A l’exception des entreprises positionnées sur le secteur de la fourniture des CHR (Café-Hôtel-Restaurant) qui ne sont pas parvenues à se redéployer vers d’autres marchés, l’ensemble de la filière a passé l’année sans trop de dégâts » constate Jean-Michel Salon, délégué général d’ARIA Sud, l’organisation professionnelle chargée de représenter et défendre les enjeux de compétitivité du tissu industriel agroalimentaire à l’échelle de la région.

« Pour autant, si le chiffre d’affaires s’est maintenu ou a progressé pour quelques acteurs, la rentabilité des entreprises a souffert en raison des coûts de transport et de la hausse des matières premières, notamment. La conséquence de cette morosité se traduit par une certaine frilosité en matière de recrutements pour l’année en cours, même pour les grands groupes. Ils devraient se limiter en 2021 aux périodes de hausses d’activité, en saison, et à un renouvellement des effectifs liés à la retraite ou aux départs » relève le délégué général d’ARIA Sud. 

Vers une automatisation de la production

Si la tension qui prévalait jusqu’alors en termes de besoins de recrutement est un peu retombé, les besoins en personnels qualifiés restent toujours d’actualité et certains profils techniques sont toujours très recherchés. C’est le cas des techniciens de maintenance industrielle, des conducteurs de lignes et dans une moindre mesure des opérateurs de production. 

La production et la maintenance représentent toujours la majorité des embauches (environ 70 %) : la part des métiers liés à la logistique tend en revanche à diminuer (hormis les caristes et préparateurs de commandes) en raison de l’externalisation de ces postes à des entreprises spécialisées.

Jean-Michel Salon
Délégué général d’ARIA Sud

Le volet commercial, s’il n’est pas à proprement parler en tension, offre des opportunités pour les candidats disposant déjà d’une expérience significative. En raison du turn-over important, les commerciaux constituent une part importante des recrutements. « De façon générale, une première expérience est appréciée par les recruteurs » note M. Salon.

Pour les postes d’opérateurs de production, a contrario, la formation spécifique est généralement effectuée en interne, mais un niveau d’études niveau Bac minimum est exigé. Pour le délégué général d’Aria Sud, « Les qualités recherchées pour les opérateurs sont davantage liées au savoir-être (motivation, implication, régularité dans sa prise de poste...) qu’au savoir-faire, même si cela devrait s’inverser dans les années à venir, afin d’accompagner l’automatisation des chaînes de production. Ce mouvement devrait également accroitre un peu plus les besoins en techniciens chargés de la maintenance (niveau BAC+ 2), et d’ingénieurs pour des postes de directeur de production ». 

Des métiers passionnants mais jugés peu attractifs

Le secteur est considéré comme peu attrayant par beaucoup de candidats, en raison des conditions de travail (horaires décalés, en 2x8 ou 3x8, froid, chaleur...) et de salaires inférieurs à d’autres branches de l’industrie, comme la métallurgie, par contre les possibilités d’évolution y sont importantes pour des candidats motivés, via la promotion interne.

L’alternance reste, enfin, un excellent moyen de décrocher un emploi pérenne à l’issue de la formation : « C’est une démarche très pertinente, parce qu’il n’existe pas d’établissement de formation spécifiquement dédié à nos métiers » relève Jean-Michel Salon.