Secteurs d'activité

Paroles d'experts. Les enjeux de la filière industrie-énergies en Provence-Alpes-Côte d'Azur

L’industrie compte 120 000 salariés dans la région et plus de 23 000 offres ont été diffusées sur le site de Pôle emploi en 2022. La filière, de nouveau porteuse d’emplois dans notre région, est dynamisée par les investissements du plan gouvernemental France 2030. Rencontre avec Nicolas Conard, expert régional, pour décrypter les enjeux de ce secteur d’activités.

Publié le  23/01/2024

Pouvez-vous dresser un panorama de la filière ?

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Nicolas Conard
Expert régional industrie-énergies

 

La région est plus connue pour son activité touristique et de services, cependant, l’industrie n’est pas en reste. En effectif, elle représente le 5ème secteur de la région, après le commerce, les services à la personne, le Tourisme, la construction.
Sa force est d’être diversifiée et de compter des industries de pointe avec l’aéronautique et la Recherche et développement dans le nucléaire notamment. Son deuxième atout réside dans son évolution. Les enjeux de décarbonation et l'exploitation de nouveaux sites de production dans les énergies nouvelles (solaire, hydrogène, éolien) génèrent de nouveaux besoins. 

Le nombre d’offres confiées à France Travail est en hausse de 50% sur un an et l'on constate une augmentation de 28% des DPAE. Pour y répondre, France Travail s’est rapproché des acteurs majeurs de la filière.

Aujourd’hui, du point de vue géographique, la pétrochimie et la métallurgie, les industries historiques, sont concentrées dans le bassin de l’Etang-de-Berre. L’industrie aromatique est présente dans les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence, et enfin l’industrie navale, civile et militaire, sur le bassin de La Ciotat et de Toulon. Certaines activités spécialisées sont présentes dans les Alpes-Maritimes. Ces filières sont ouvertes à des profils peu diplômés, infra bac, mais nécessitent souvent des qualifications pointues, accessibles grâce à la formation.

Quels sont les enjeux de la filière ?

L’industrie est encore trop souvent en déficit d’image auprès du grand public, des demandeurs d’emploi et des jeunes en général alors que ses métiers sont en évolution permanente, se numérisent et répondent à des normes strictes de sécurité. La filière a un vrai besoin de main-d’œuvre et a pris la problématique en mains pour susciter des vocations très tôt, dès le lycée. Elle a par exemple développé le hackathon Forindustrie dont l’objectif principal est de faire découvrir les métiers. La parité homme-femme, même si elle progresse, reste également un objectif ambitieux (27% des salariés de l’industrie et 13% des salariés de l’énergie sont des femmes). Avec le plan gouvernemental France 2030 qui vise à décarboner l’industrie française, la filière se trouve confrontée à de forts enjeux de transformation : rénovation et accroissement du parc nucléaire, développement de la production d'énergies renouvelables.
 
L’enjeu pour France Travail est de valoriser ce secteur main dans la main avec les acteurs de la filière : l’UIMM, les CCI, les organismes de formation, l’ASFO, l’UPE 13, l’UDE 04, les écoles de production et les industriels présents sur le territoire (Total Energies, l’Occitane, Robertet, Iter, l’Arsenal de Toulon...). 
Par exemple, France Travail agit en étroite collaboration avec la branche en matière de développement des compétences : le contenu des actions de formation est élaboré avec les entreprises elles-mêmes et les sessions sont programmées en fonction de leurs besoins. Grâce à cela on constate un fort taux de retour à l’emploi des candidats après leur sortie de formation.

Quelles sont les perspectives du secteur ?

L’industrie bénéficie d’un contexte porteur. L’enquête BMO 2023 a recensé 14 860 projets de recrutement pour l’année.  Le défi est de trouver les profils attendus par les donneurs d’ordre et les sous-traitants.
France Travail se mobilise pour y répondre : sourcing de nouveaux candidats intéressés par une reconversion, sensibilisation des jeunes aux perspectives du secteur, formation. Le taux d’accès à l’emploi 6 mois après une formation est élevé : 64 % toutes formations confondues.  

Deux temps forts marquent l'année en région : en novembre, la semaine des métiers de l'industrie et Forindustrie, en février la semaine des métiers du nucléaire. Des évènements se déroulent toute l'année dans les territoires industriels de la région.

Que peut-on dire de la semaine des métiers du nucléaire qui démarre le 5 février 2024 ?

Des opportunités

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, il n’existe pas de centrales nucléaires, mais le département de Vaucluse est très proche de l’usine de Tricastin, qui offre des opportunités d’embauche que l’on peut découvrir à l’occasion du Forum Sud Nucléaire chaque année. Le site d’Iter, à Saint-Paul les Durance présente également des opportunités. Les donneurs d’ordre et les sous-traitants recrutent des candidats ayant des qualifications techniques dans l’industrie, du CAP à Bac +5, (à compléter si nécessaire en réponse aux exigences d’habilitations pour travailler dans le nucléaire). C’est également une filière intéressée pour recruter des personnes sans CV, dans le cadre d’une réorientation par exemple. Pour cette raison, France-Travail, associé à EDF, CapEnergies et l’OPCO 2i, promeut les méthodes qui permettent de recruter autrement. L’essentiel : disposer des aptitudes attendues pour répondre aux exigences de sécurité et de rigueur de la filière et avoir une appétence pour la filière.

Enfin, comme tous les secteurs industriels, la filière nucléaire est très active pour inciter les femmes à s’y orienter et nous sommes partenaires de WinFrance pour la faire découvrir au travers des témoignages de femmes qui ont choisi cette filière.

Un contexte porteur

A moyen et long terme, le secteur est porteur et prévoit le recrutement de 20 000 personnes dans les 3 ans dans le cadre du Projet « Grand Carénage » (des actions planifiées jusqu’à 2030) visant à prolonger l’exploitation des centrales au-delà des 40 ans de la durée de vie prévue en améliorant la sûreté des installations. 

Des besoins de main d’œuvre de l’ordre de 100 00 emplois sont prévisibles sur 10 ans pour accompagner la création de 6 réacteurs de technologie EPR, la rénovation des centrales en activité, le développement de nouveaux réacteurs de technologies SMR/AMR.

Découvrez le programme de la semaine des métiers du nucléaire

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CHIFFRE-CLÉ

86,0 %

Des entreprises satisfaites concernant la pertinence des candidats présélectionnés par France Travail. Mesure de la qualité du service rendu aux entreprises sur le volet recrutement au niveau national.

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