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« De nombreuses entreprises ont encore des besoins en recrutement, que ce soit pour des postes qualifiés ou pas. »

L’agroalimentaire est le premier secteur industriel en Bretagne. Malgré la crise sanitaire, le secteur reste très dynamique. Rencontre, dans le cadre de la semaine dédiée aux métiers du secteur, avec Marie Kieffer, déléguée générale de l’Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires.

Publié le  16/11/2020

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Comment se porte actuellement le secteur agroalimentaire en Bretagne ?

La dynamique reste bonne même si les situations sont inégales entre entreprises. En 2019, les entreprises bretonnes de l’agroalimentaire avaient signé plus de 9000 CDI. En 2020, la dynamique est moindre en raison de la crise sanitaire, mais de nombreuses entreprises ont encore des besoins en recrutement, que ce soit pour des postes qualifiés ou pas.

Les métiers que l’on recherche sont très divers : opérateur de transformation ou de fabrication, conducteur de machine, conducteur de ligne, agent de maîtrise, mais aussi des postes dans le management, le marketing, la recherche et développement, la qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE)...

Notre secteur propose des solutions pour tous.


Quels sont les métiers porteurs en termes de recrutements ?

Nous avons des besoins importants pour les métiers d’opérateur de transformation ou de fabrication, de conducteur de machine, de conducteur de lignes et  de techniciens de maintenance.

Ces besoins ne s’expliquent principalement pas par le turn over : en réalité, certaines de nos entreprises ne sont pas à 100% de ce qu’elles pourraient produire faute de profils suffisants ! Pour ne donner qu’un seul exemple, MerAlliance, une entreprise dans le sud Finistère, a besoin de 200 opérateurs.

Y a-t-il des postes pour lesquels vous ne trouvez pas preneurs ?

Oui, principalement les opérateurs et les techniciens de maintenance. Pour ces derniers, on ne trouve pas les compétences nécessaires chez les candidats. En bout de chaîne, malgré nos besoins en recrutement, peu de postes sont donc pourvus faute d’avoir un nombre suffisant de candidats formés. Pourtant, un bac + 2 comme un BTS maintenance, par exemple, correspond parfaitement à nos besoins.

La difficulté, c’est que les écoles ne parviennent pas à trouver suffisamment d’étudiants. Et nos entreprises ne peuvent pas former en interne : c’est très technique, cela nécessite au moins 2 ans de formation.

Un candidat formé en maintenance industriel trouvera donc un emploi très rapidement proche de chez lui, en Bretagne.

Le secteur se digitalise et les attentes sociétales, comme la recherche de sens, sont prises en compte.


Que pourriez-vous dire aux jeunes qui s'interrogent sur les métiers de l’agroalimentaire ?

Notre secteur propose des solutions pour tous. Nos entreprises sont en effet présentes partout sur le territoire breton. Il n’y a donc pas besoin de déménager pour trouver un emploi.

Par ailleurs, nos employés ont de fortes possibilités de rebond : compte tenu des nombreuses entreprises implantées sur le territoire, ils peuvent trouver un autre emploi sans perdre en compétences. Et nous proposons par ailleurs tout type de contrat : intérim, CDD, CDI, qualifiés ou pas qualifiés.

Autre point fort : les employés de l’agroalimentaire bénéficient d’importantes possibilités de mobilité grâce à la grande diversité de nos métiers.

Enfin, nous avons des centres de décisions en Bretagne. Il existe donc ces passerelles entre terrain et centres. C’est très positif pour nos employés : il y a une grande proximité entre le pilotage et le terrain, une proximité permise par des unités de production à taille humaine (200 personnes environ).

Quelles sont les perspectives du secteur en matière d'emploi, selon vous, dans les 5 à 10 ans ?

Nous sommes un secteur de main-d’œuvre. Nous aurons toujours besoin de main-d’œuvre, notamment parce que la mécanisation n’est pas possible pour tous nos métiers. Tout le monde peut donc trouver une place, même les profils peu qualifiés.

C’est d’autant plus le cas que nos entreprises sont très proches de l’agriculture locale. C’est un point fort : la matière première travaillée dans nos unités de production, la viande par exemple, vient souvent du territoire d’à côté, à quelques dizaines de kilomètres. Cette proximité géographique rend inutile les délocalisations, donc favorise l’emploi durable.

Par ailleurs, l’agroalimentaire évolue : le secteur se digitalise et les attentes sociétales, comme la recherche de sens, sont prises en compte. C’est un point très important pour nous : donner plus de sens à ce que font nos collaborateurs.

Comment travaillez-vous avec Pôle emploi pour vos recrutements et vos démarches d'emploi et de formation en général ?

La semaine de l’agroalimentaire est une première pour nous. Notre souhait avec cette action est de passer à l’étage supérieur : passer des entreprises à la filière globale. Nous souhaitons promouvoir le secteur et faire connaître nos métiers en donnant envie de postuler.

 

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