L’invitation au « Voyage en agriculture » par l’immersion

« Ce sera peut-être une révélation. C’est de la découverte, c’est un peu un monde inconnu pour moi », sourit Agnès, actuellement intérimaire en agroalimentaire. Après avoir enfilé une combinaison, des sur-chaussures et une charlotte, Agnès, Hervé, Tom et Baptiste, tous demandeurs d’emploi à l’agence de Guingamp, pénètrent dans l’élevage porcin sur paille du lycée agricole de Kernilien-Guingamp. La ferme-école de Plouisy fait vivre le « Voyage en Agriculture »  dans ses murs et transporte, journées des métiers de l’Agriculture, les demandeurs d’emploi dans la réalité des professions. Responsable d’atelier pendant 15 ans d’une exploitation porcine et aujourd’hui chargée de recrutement au CFPPA (centre de formation professionnelle et de promotion aagricole), Gwenaëlle Selebard fait office de guide. « L’élevage porcin représente la majorité des offres d’emploi agricoles dans les Côtes-d’Armor, c’est le secteur qui recrute le plus, mais qui a le plus gros déficit d’image. Si on peut faire changer ça, en présentant notre métier, notre passion… », lance-t-elle avant de lancer la visite. A 19 ans, Tom, qui a travaillé dans un abattoir industriel, après avoir des études pour devenir marin pêcheur qu’il n’a pas terminées, est très intéressé. La carrière dans l’élevage porcin l’attire. « On m’a proposé ce stage, ça me plaît. Le rapport entre les éleveurs et l’abattoir m’avaient déjà questionné. Je cherche aujourd’hui à trouver un emploi plus stable, l’élevage porcin peut me l’offrir », lance-t-il. Ancien moniteur d’équitation, Baptiste se dirige vers l’élevage… bovin et la production laitière. Cette visite lui a permis de conforter son choix. « Quand j’ai reçu le mail, je me suis dit que ça permettait de voir un truc en plus. J’ai toujours été attiré par les animaux. C’est, aujourd’hui, un changement radical. Je vais me former sur le tas chez mes futurs employeurs, une ferme de 140 vaches laitières en conventionnel », explique le quadra.

Le choix de l'immersion pour obtenir confirmation

Dans cette découverte immersive, Agnès est la plus à l’aise. Elle prend plusieurs fois des porcelets dans ses bras pour s’acclimater aux tâches à venir, si jamais elle choisit ce métier agricole. Toute la semaine, de nombreux ateliers découverte ont ainsi été proposés sur l’ensemble de la Bretagne, avec plus de 80 rendez-vous au cœur des fermes, au plus près de métiers qui recrutent. De son côté, ouvrière paysagiste depuis dix ans, Pamela fait, désormais, face à des difficultés pour trouver dans son activité, car elle recherche un mi-temps. « Je privilégie aussi ma vie privée. Je veux que tout s’imbrique mieux. Ma conseillère Pôle emploi m’avait parlé de cette journée en immersion, me disant qu’il y aurait peut-être des employeurs ou des formateurs qui en connaîtraient, je me suis dit que ça allait me donner un coup de pouce. J’ai visité la porcherie il y a quelques semaines déjà, j’ai vu que ce n’était pas mon domaine, mais ça m’a permis de me poser des questions : et si je devenais formateur ? Car j’aime transmettre ce que j’ai appris, après un CAP forêt et cultures maraîchères et un Bac Pro aménagement paysager », dit-elle, après avoir passé deux semaines de stage en immersion auprès des équipes pédagogiques du lycée costarmoricain. Son choix est fait : elle veut s’orienter vers la transmission des savoirs. Dans un secteur en tension, avec 4.500 offres d’emploi par an en Bretagne, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues…Pour ces journées de découverte, Pôle emploi Bretagne, mais également huit autres régions, travaille étroitement avec l’Anefa (Association nationale emploi formation en agriculture), le « Pôle emploi agricole », dixit Jean-Claude Foucraut, président de l’Anefa Bretagne, la Région Bretagne, par le volet formation, l’Etat mais aussi la FNSEA, syndicat patronal de la filière. Ensemble, tous les acteurs entendent redonner  du souffle à une filière particulièrement importante pour la Bretagne.