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Regards des Présidents de la FNTP, la FFB et la CAPEB sur les difficultés de recrutement dans les secteurs des travaux publics et du bâtiment et sur leur collaboration avec Pôle emploi

Publié le  15/12/2021

Bruno Cavagné, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics

 

Quelles sont les difficultés de recrutement dans le secteur des travaux publics ? Est-ce qu’elles se sont accentuées avec la crise ?

Les entreprises de Travaux Publics ont besoin d’embaucher entre 30 et 50 000 personnes en CDI chaque année, selon la conjoncture. C’est un enjeu capital pour la profession de le faire savoir, de faire connaître la diversité de nos métiers et de renforcer notre attractivité. Selon nos enquêtes, l’emploi dans les Travaux Publics était, depuis le début de la crise sanitaire, sur une tendance à la hausse de plus de 2,5%.

En revanche, depuis deux mois, la tendance marque un peu le pas. J’aurais tendance à expliquer cette moindre dynamique par les difficultés de recrutement qui sont devenues très fortes : c’est de nouveau la problématique numéro 1 de nos entreprises avant le manque de commandes. Près de 40% des entreprises estiment que leur activité est désormais limitée par le manque de main d’œuvre, ce qui nous situe à des niveaux rarement atteints par le passé.
 

Vous avez signé récemment un accord avec Pôle emploi, pouvez-vous nous dire en quoi vous appréciez votre collaboration avec PE ?

La convention de partenariat entre la FNTP et Pôle emploi est un outil important pour faire face à nos difficultés de recrutement puis son objectif est à la fois de promouvoir les métiers des Travaux Publics auprès des demandeurs d’emploi, de faire connaître les besoins en recrutement de nos entreprises et de former et insérer dans les métiers des Travaux Publics. 
 
Nous mettons à disposition de Pôle emploi plusieurs études et enquêtes identifiant, de façon la plus précise, les besoins en compétences des entreprises des Travaux Publics. Nous travaillons également sur une plateforme web permettant d’appréhender, au plus près des bassins d’emploi, les besoins du marché de l’emploi dans le secteur des Travaux Publics. L’outil sera disponible, à la mi-2022, pour toutes les agences de Pôle emploi. Ces informations permettront à tout conseiller d’identifier les leviers et dispositifs à mobiliser pour répondre aux besoins en recrutement des entreprises des Travaux Publics. 
 
Pôle emploi est un acteur essentiel pour aider les entreprises qui ont besoin de recruter. Je ne doute pas que notre nouvel accord de partenariat améliorera, au plus près du terrain, la capacité de nos entreprises à trouver les bons profils de collaborateurs et aux demandeurs d’emploi de saisir les formidables opportunités qu’offrent les Travaux Publics.
 

Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment

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Quelles difficultés de recrutement avez-vous rencontrées lors de la reprise du secteur du bâtiment en 2020 ? 

Quelle que soit la conjoncture, le bâtiment a besoin de recruter 60 000 personnes minimum chaque année afin de faire face, notamment, au renouvellement naturel. Malheureusement, nos adhérents peinent constamment à recruter quelle que soit la profession et les régions. Ainsi, certains métiers sont en tension. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, la Fédération Française du Bâtiment développe un certain nombre d’opérations pour faire connaître les métiers du secteur et donner envie au plus grand nombre de venir faire carrière dans le bâtiment
 

Pouvez-vous nous dire en quoi vous appréciez votre collaboration avec Pôle emploi ?

La FFB se félicite de la collaboration avec Pole emploi scellée au début de l’année 2021. Ceci a renforcé les liens entre nos deux organisations. Notre partenariat a ainsi permis la nomination d’un référent Bâtiment au niveau national et de requalifier les fichiers de demandeurs d’emploi, ce qui était une demande forte de nos adhérents. Cette nouvelle coopération se concrétise par l’organisation d’évènements dans nos départements comme des visites de chantier et d’entreprise notamment lors des Coulisses du bâtiment ou des jobs dating avec des demandeurs d’emploi. Il faut également saluer aussi cette belle initiative de Pôle emploi qu’a été la Semaine du Bâtiment et des Travaux publics en octobre dernier.
 

Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment

 

Quelles difficultés de recrutement avez-vous rencontrées lors de la reprise du secteur du bâtiment en 2020 ? 

L’artisanat du bâtiment devrait créer 26 000 emplois en 2021 et aurait pu faire mieux si l’offre de main d’œuvre qualifiée répondait à la demande croissante des chefs d’entreprises. Depuis le déclenchement de la pandémie, et après une période difficile de 2 à 3 mois, le secteur a pu travailler même si les chantiers sont désormais souvent plus longs et difficiles à réaliser. Ce qui veut dire que le besoin de main d’œuvre qualifiée, qui est endémique dans le BTP à l’exception des périodes de crise, n’a pas cessé de se faire ressentir.

Et dès que la reprise économique, accélérée par les déblocages de « l’épargne Covid », a été là, l’écart, déjà resserré entre l’offre et la demande d’emplois, s’est amplifié. Ajoutons à cela, les pénuries de matériaux et la hausse des couts, vous aurez un secteur qui n’a pas démérité et que l’on peut féliciter d’avoir surmonté les obstacles l’un après l’autre.

Pour embrasser les carrières de l’artisanat du bâtiment, il faut rendre les métiers du bâtiment attractifs, et notamment lors de l’orientation des jeunes. C’est le message que nous délivrons dans notre campagne « l’artisanat du bâtiment, tout un monde à explorer ».  Mais il faut également oser dire la vérité : dans l’artisanat du bâtiment, on vit bien, on est moderne, on est indépendant et fier de l’être et les femmes y ont toute leur place maintenant que de nombreux efforts ont été faits en termes de conditions de travail (nouveaux équipements, nouveaux outils, EPI, etc.).

Accompagner les chefs d’entreprises dans leur GRH est aussi une des missions de la CAPEB qui leur propose outils, méthodes et formations. Et enfin évidemment, y croire et continuer de promouvoir le modèle de la TPE.
 

Pouvez-vous nous dire en quoi vous appréciez votre collaboration avec Pôle emploi ?

La convention signée en juillet nous a permis de rapprocher nos réseaux respectifs et donc d’espérer rapprocher l’offre de la demande d’emplois au plus près des territoires. Nous forgeons donc de très grands espoirs sur cette collaboration pour les années qui viennent.
 

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