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Génération Z : Enquête sur la nouvelle jeunesse digitale

Créée en 1999, Academos accompagne les jeunes vers le monde du travail, à travers une application de « mentorat virtuel » leur permettant de dialoguer avec près de 3000 professionnels. Fort de cette expérience, l'association québécoise s’est intéressée à la vision de la génération « Z » sur la vie active.

Publié le  19/11/2019

La génération « Z », c’est une catégorie désignant les personnes nées après 1995, qui sont en train d’arriver sur le marché du travail. Succédant logiquement à la génération « Y », elles sont souvent qualifiées de « digital natives », parce qu’elles ont grandies avec l’usage d’internet et des outils numériques. Dans différentes études qui lui sont consacrées, la génération « Z » est décrite comme dotée de « 4C » : collaborative, confiante, connectée et créative. Alors qu’en 2020, les « Y » représenteront 20% de la main-d’œuvre mondiale, Academos a voulu explorer leur vision du travail, grâce à un sondage en ligne, réalisé auprès de 1268 jeunes âgés de 14 à 26 ans et habitant dans toutes les régions du Québec(1).

Un premier grand constat montre des « Z » s’intéressant davantage aux professions traditionnelles qu’aux professions émergentes. Des choix qui seraient la plupart du temps influencés par leurs parents, puis par les professionnels rencontrés et les enseignants. L’étude montre aussi une génération attirée par l’entrepreneuriat, puisque 37% des jeunes interrogés envisagent de créer leur propre entreprise, en faisant ainsi leur « métier » favori.

 

Une inclinaison que le sociologue Jacques Hamel voit comme le signe d’« une génération sujette à l’individualisation », valorisant le fait d’ « agir par soi-même et de se soustraire à la hiérarchie présente dans le milieu de travail ». Un constat qu’on peut rapprocher de celui fait en France, dans une étude publiée par Mazars et OpinionWay en février dernier(2). Menée auprès de l’ensemble des « millenials » (à travers un échantillon d’individus âgés de 15 à 34 ans), elle révèle que la moitié d’entre eux pense que le CDI va disparaître au profit du CDD et du travail en freelance.

 

L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est un autre sujet commun aux deux études. Ainsi, l’étude québécoise note que 93% des jeunes de 14 à 26 ans disent accorder de l’importance au fait que leur employeur offre une grande souplesse à ses employés (horaires flexibles, télétravail, conciliation travail-vie personnelle). Et si 59% voient d’un bon œil l’aménagement d’espaces « fun » dans le cadre du travail, cette génération reste proche de ses aînés puisqu’ils sont 95% à être intéressés par les avantages sociaux procurés par leur emploi (congés de maladie, assurances…).

Le souci de l’équilibre vie privée-vie professionnelle

Au Québec comme en France, ces nouvelles générations semblent faire primer l’importance accordée au bien-être, au plaisir et à l’ambiance de travail, plutôt qu’au prestige et à l’argent. L’étude les présente aussi comme motivées par les défis et l’apprentissage : habitués à se former à travers l’usage des outils numériques, les travailleurs de la génération « Z » attendent de leurs employeurs qu’ils leur permettent d’apprendre continuellement. Au-delà de ses propres chiffres, l’étude d’Academos souligne ce constat en citant une enquête du Brainstorm Strategy Group, dont 82% des répondants donnent de l’importance aux « opportunités de formation et de développement de nouvelles compétences », au moment de choisir une organisation pour laquelle travailler.

 

Enfin, ils apparaissent comme soucieux de la responsabilité sociale et écologique des entreprises. Les autres résultats de cette étude soulignent un mélange d’enthousiasme et d’appréhension à l’égard du monde du travail. Des sentiments sans doute naturels pour toute génération nouvelle dans le monde professionnel, et qui doit nous rappeler l’intérêt de garder un certain recul sur les notions de génération « X », « Y » ou « Z ».

 

Ainsi, certaines voix s’élèvent pour critiquer le bien-fondé même de la catégorisation des générations « X » et « Y », rassemblées sous l’étiquette de « millenials ». Rappelons ici que le milieu scientifique garde une certaine distance avec l’usage de ces concepts. Une critique particulièrement vive en a été faite par le journaliste Vincent Cocquebert, qui va jusqu’à y voir une « arnaque marketing », dont un effet pervers serait d’entraîner parfois un management « générationnel ». Pour le journaliste qui y a consacré un ouvrage(3) , ces notions relèvent davantage d’une forme de phénomène marketing, au service des consultants plus que des travailleurs.

 

Si le concept de génération est certes à prendre avec des pincettes d’un point de vue sociologique, les études sur les « millenials » ont cependant le mérite de montrer que de nouveaux modes de pensée se développent, en lien avec les enjeux actuels, en matière d’environnement et de mutations de l’emploi.

 

(1) « La génération Z du Québec et sa vision du milieu du travail », Academos, 1999.
(2) « Future of work : quelles attentes de la gen Z pour l’entreprise de demain ? Mazars/OpinionWay, 1999.
(3) Millenial Burn-Out… comment l’arnaque des générations x, y consume la jeunesse », COCQUEBERT Vincent, Arkhê, 2019.

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