« Notre politique santé / sécurité est un levier de marque employeur extrêmement fort »

©Jean Chiscano

Avec son nouveau programme « #jeprendssoinsdemoi», Saint-Gobain franchit encore un palier dans le domaine de la santé / sécurité ?

Régis Blugeon : Effectivement. La santé et la sécurité de ses collaborateurs figurent parmi les premières priorités du Groupe Saint-Gobain en France. Après avoir lancé en 2022 le programme « #jeveillesurnous », axé sur la prévention des risques professionnels, nous venons de déployer en mars le programme « #jeprendssoindemoi » auprès de l’ensemble de nos 38 000 collaborateurs, dans nos 2 200 sites en France. 

Ce plan de prévention santé vise à assurer leur santé au travail dans toutes ses dimensions : physiques, psychiques et émotionnelles. Adapté à nos 200 métiers, ce programme est structuré autour de sept grandes thématiques identifiées avec l’appui de médecins du travail et d’assistantes sociales : les troubles musculo-squelettiques (TMS), les risques psycho-sociaux (RPS), le dépistage des cancers, les addictions, le sommeil, la nutrition, l’optique et le dentaire. C’est une approche très novatrice qui couvre un spectre très large. Aujourd’hui, peu de grands groupes du CAC 40 parlent d’ambition santé comme Saint-Gobain. 

Comment ce programme « #jeprendssoindemoi » se matérialise-t-il sur le terrain ?

R.B. : Nous avons la conviction qu’en matière de santé et de sécurité, il faut porter un discours de preuve, nourri d’actions concrètes, qui va embarquer l’ensemble de l’entreprise. C’est ce que nous nous sommes attachés à faire avec ce programme « #jeprendssoindemoi » qui va s’étendre sur trois ans. Nous l’avons coconstruit avec toutes les parties prenantes du Groupe : managers, collaborateurs et partenaires sociaux.

Nous allons déployer les sept thématiques étape par étape. En janvier dernier, nous avons commencé par mener des actions sur les troubles musculo-squelettiques. Via des webinaires, nos collaborateurs ont été sensibilisés aux gestes et postures pour les prévenir. Sur certains de nos sites, un ostéopathe est venu animer des ateliers et des séances personnalisées. 

Le programme propose à nos salariés des ateliers d’éveil musculaire, des entretiens avec un ergonome pour aménager l’environnement de travail sur écran ou de participer à un « escape game ». 

Les retours de nos collaborateurs sont très positifs. Forts de ce succès, nous allons poursuivre notre démarche de prévention au second trimestre en nous axant cette-fois ci sur les risques psycho-sociaux.
 

Voyez-vous ce volontarisme de Saint-Gobain sur le champ de la santé comme un atout pour recruter ?

R.B. : En termes de marque employeur, c’est un enjeu central, pour recruter et fidéliser sur des marchés de l’emploi en tension. Même s’il reste un élément important, le salaire ne fait pas tout, notamment auprès des talents de la jeune génération. Il y a aussi tout ce que l’employeur fait en plus dans les domaines de la santé et la sécurité, pour prendre soin de ses salariés.

À l’image de Saint-Gobain, des salariés qui se sentent bien et en sécurité au travail sont plus motivés. Quand ils ont confiance en leur employeur, ils ont envie de s’engager sur la durée dans une entreprise dont ils sont fiers. Ils ont d’autant plus envie de porter positivement l’image de leur entreprise à l’extérieur ou de coopter des jeunes talents. Nous avons ainsi lancé un programme « Ambassadeurs », avec comme idée d’encourager nos collaborateurs à parler de Saint-Gobain sur des réseaux sociaux comme LinkedIn, Twitter ou Tiktok, notamment avec les jeunes talents. Ces derniers sont souvent intéressés par les initiatives que nous menons dans le domaine de la santé. C’est un levier de marque employeur extrêmement fort.

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Et côté sécurité ?

R.B. : Les actions de prévention de proximité que nous avons menées dans le cadre « #jeveillesurnous » ont eu des effets très positifs sur nos collaborateurs. Notre idée consiste à former des binômes, dans lesquels deux collaborateurs vont mutuellement veiller l’un sur l’autre au quotidien. Si l’un perçoit chez son collègue un comportement à risque, ou une situation potentiellement dangereuse, il l’alerte immédiatement. 

Cette démarche nous a permis de diminuer de façon significative nos accidents du travail en seulement 18 mois. Cette dynamique de progrès continu ne peut que contribuer à renforcer la marque employeur de Saint-Gobain. Depuis plusieurs années, notre groupe figure parmi les 15 entreprises certifiées « Top employer Global » au niveau mondial.

Ce modèle d’employeur « bienveillant » de Saint-Gobain va-t-il au-delà des champs de la santé et de la sécurité ?

R.B. : Tout à fait. Chez Saint-Gobain France, nous sommes notamment très actifs sur le terrain de l’insertion professionnelle des jeunes. Sur les 3 650 personnes que nous allons recruter en 2023, il y aura 1 640 jeunes à des niveaux de formation allant du BEP jusqu’aux écoles d’ingénieurs. 
L’alternance est un véhicule d’entrée dans l’emploi durable chez Saint-Gobain. Chaque année, nous recrutons 1 200 alternants et nous avons ouvert en 2019 notre propre Centre de Formation des Apprentis (CFA), Génération Saint-Gobain. Ce dernier forme 260 apprentis tous les ans, aux métiers de la vente, de la logistique et de la maintenance industrielle. 

Dans le cadre de notre programme « Agir durablement », nous développons par ailleurs des actions pour favoriser l’inclusion de populations éloignées de l’emploi, notamment dans les zones prioritaires de la ville. Nous leur proposons d’intégrer des programmes de formation passerelles à l’intérieur de nos sites, sur des métiers spécifiques comme conducteur de chariot élévateur.

Sans oublier bien sûr, le chantier de la féminisation de nos métiers. Nous souhaitons que les recrutements féminins deviennent toujours plus importants, en accélérant sur les fonctions opérationnelles et de management. Aujourd’hui, les femmes représentent 30 % de nos effectifs. Notre volonté est d’atteindre 50 %.

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