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« Les métiers de Paprec sont de plus en plus techniques, avec une activité qui s’est industrialisée. »

Le groupe Paprec, spécialisé depuis près de trente ans dans la gestion, le recyclage et la valorisation des déchets, propose une multitude de métiers. Maintenance à l’exploitation, de la collecte en porte-à-porte à la conduite d’une centrale de cogénération... Le point sur ses besoins avec Stéphane Gérard, son Directeur des ressources humaines.

Publié le  20/09/2023

PAPREC_art_org.jpg (Portrait Paprec)

 

Quel a été votre parcours dans le domaine des ressources humaines avant de rejoindre Paprec ?

Stéphane Gérard : Je suis Directeur des ressources humaines (DRH) de Paprec depuis cinq ans. Auparavant, j’ai occupé le poste de DRH adjoint d’Aéroports de Paris (en charge des plateformes de Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget), après avoir travaillé chez Vinci Construction en tant que DRH du Sud-Ouest et Cofiroute, société dans laquelle j’ai débuté et passé dix ans. Dans chacune de ces entreprises, les fondamentaux RH sont toujours les mêmes, même si j’ai pu découvrir des univers différents.
 

Pourquoi avoir choisi de rejoindre Paprec ? 

S. G. : J’ai eu envie d’accompagner la dynamique du groupe, qui affiche tous les ans 25 % de croissance depuis bientôt trente ans. Quand je suis arrivé, nous étions 7 500 salariés, cinq ans plus tard, nous sommes 13 000. C’est à la fois le fruit d’une croissance externe - avec l’acquisition de sociétés qui ont permis à Paprec de se développer à l’international ou dans des métiers où nous étions moins présents -, et d’une croissance interne, portée par notre développement commercial. Mon métier consiste à faire en sorte que nous disposions dans nos effectifs des personnes qui nous permettent d’assurer nos missions.

Il s’agit de beaucoup recruter mais aussi de faciliter l’intégration des entités qui nous rejoignent à cette occasion. C’est pourquoi je me suis efforcé de structurer une politique de ressources humaines lisible, permettant d’expliciter une gestion des RH qui est incarnée par son dirigeant mais nécessite d’être adaptée et relayée en raison de la forte croissance du groupe. Pas seulement pour que cela fonctionne bien, mais aussi parce que nous avons besoin d’être compris de tous nos collaborateurs.
 

Chez Paprec, nous souhaitons préserver une gestion personnalisée des parcours et des formations de chacun.


Comment qualifieriez-vous la gestion des ressources humaines chez Paprec ?

S. G. : Chez Paprec, nous souhaitons préserver une gestion personnalisée des parcours et des formations de chacun. C’est pourquoi je m’assure régulièrement que les managers aient parfaitement intégré la façon dont ils accompagnent les collaborateurs. Les ressources humaines sont déployées sur tout le territoire national, avec des DRH de région qui s’appuient sur des équipes RH en contact avec les managers et les équipes sur le terrain, ce qui suppose d’avoir des équipes qui soient capables d’incarner cette proximité. J’ai une vision pragmatique des ressources humaines, proche du bon sens paysan. Nous agissons de façon concrète, pour que ce que nous faisons soit utile aux personnes et à l’entreprise. 
 

Quels types de métiers avez-vous découvert dans cette entreprise ? 

S. G. : Le métier historique de Paprec est le recyclage du papier. À l’époque où cela s’appelait la « récupération », nous retraitions des chutes de production chez des imprimeurs et fournissions des papetiers. Depuis, Paprec s’est développé dans toutes les matières du recyclage du déchet industriel pour en devenir le leader et fournir des filières complètes de recyclage. Nous sommes par exemple le leader du recyclage plastique, en régénérant des plastiques issus des collectes sélectives ou provenant de l’industrie. Cette évolution a conduit à développer d’autres métiers de la collecte et du tri, qui impliquent de bien connaître les matières à recycler. Nous avons évolué vers la production industrielle, ce qui nous a conduits à avoir besoin de nouveaux métiers, comme l’extrusion dans la plasturgie, nécessaire dans nos usines de recyclage de plastique. Nous avons aussi développé les compétences nous permettant de concevoir, fabriquer et gérer des usines permettant la production d’énergies vertes à partir de déchets qui ne peuvent être recyclés. Nous savons aussi stocker les déchets ultimes. 
 

Quels sont les prochains défis à relever dans le recyclage ?

S. G. : Aujourd’hui, nous ne recyclons pas suffisamment les biodéchets, sur lesquels nous devons nous doter en France de méthaniseurs industriels pour produire du gaz vert et de l’engrais naturel. Paprec porte, par exemple, le projet de construction du plus grand méthaniseur de France à horizon 2025 pour transformer tous les biodéchets des Parisiens en gaz vert et alimenter en engrais toutes les zones agricoles d’Île-de-France par péniche. Alors que la collecte des biodéchets auprès des habitants sera obligatoire à partir du 1er janvier 2024, il s’agit de créer des unités de méthanisation partout en France.
 

Nous recrutons plus de 1 500 personnes chaque année, mais cela passe parfois par la mise en place de micro-dispositifs très ciblés.


Quels sont les types de profils recherchés pour ces métiers ? 

S. G. : Nos métiers sont de plus en plus techniques, avec une activité qui s’est industrialisée. Nous opérons plusieurs types d’usines : de collecte sélective, de valorisation énergétique, de recyclage plastique ou de méthanisation… Nous avons besoin d’opérateurs pour les faire fonctionner et recherchons, par exemple, des extrudeurs, des techniciens de supervision pour nos unités de valorisation énergétique et des mécaniciens pour l’entretien du parc machine ou l’automatisation. Sur ces métiers de la maintenance industrielle, nous sommes en pénurie complète en France. 

Lire aussi : « La réindustrialisation du pays passera par les savoir-faire ! »
 

Pourquoi le recrutement est-il crucial pour assurer la croissance des activités de Paprec ?

S. G. : À travers l’alternance, nous préparons l’avenir en offrant aux filières de formation des débouchés pour ces métiers, et à ces jeunes alternants une possibilité d’être embauchés à l’issue de leur alternance. Nous avons mis en place avec l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), près de Nantes, une formation qualifiante de techniciens de maintenance destinée aux agents de tri, ripeurs et conducteurs d’engins salariés de Paprec venus de toute la France.

À l’issue d’un an de formation, Paprec comptera dix nouveaux techniciens de maintenance, dont on sait qu’ils se sentent bien dans l’entreprise et qui pourront donc y évoluer grâce à cette formation. Nous allons mettre en place le même dispositif pour le métier de mécanicien d’engins poids lourds, avec l’aide de Pôle emploi pour le volet recrutement, selon la méthode de recrutement par simulation (MRS), qui est très efficace.
 

Est-ce un moyen pour Paprec de recruter des profils moins qualifiés ?

S. G. : Depuis ses origines, Paprec est attaché au fait d’embaucher des personnes peu qualifiées au départ, mais qui ont appris sur le tas à trier les papiers par qualité, par exemple. Aujourd’hui, avec l’extension de nos métiers industriels, nous recrutons avec l’aide de Pôle emploi des extrudeurs pour nos deux usines de plasturgie du Choletais, via des sessions de MRS.

À chaque session, nous avons pu recruter une ou deux personnes, après avoir testé leur capacité. Ces personnes sont bien intégrées et bien accueillies, car les tests sont étalonnés par les équipes en place. Nous y avons associé de la formation, avec un financement assuré par Pôle emploi. Nous recrutons plus de 1 500 personnes chaque année, mais cela passe parfois par la mise en place de micro-dispositifs très ciblés.
 

Nos métiers sont accessibles à des personnes peu qualifiées au départ ou en reconversion, nous sommes ravis de les accueillir et de les former.


Quelle place tient la formation dans votre stratégie de recrutement ? 

S.G. : Paprec est le leader du marché en matière de recyclage. Ce sont des métiers techniques auxquels on forme un peu, peut-être faut-il le faire davantage ? Nous avons participé au montage et à l’orientation de l’École nationale du recyclage et de la ressource (EN2R) qui vient d’être lancée par la branche. Si l’on veut réindustrialiser la France, il faut que notre pays forme davantage à ces métiers techniques de l’industrie, en communiquant plus et en orientant les jeunes vers ces métiers. Nous représentons un métier d’avenir non délocalisable, susceptible de remplacer certains métiers qui disparaissent aujourd’hui.

Nos métiers sont accessibles à des personnes peu qualifiées au départ ou en reconversion, nous sommes ravis de les accueillir et de les former. Tous les profils peuvent y faire une carrière professionnelle. Nous recrutons localement, ce qui participe de la dynamique des territoires, dans des zones parfois peu urbaines, voire rurales, et peu industrialisées. Proposer des emplois dans ces secteurs-là, à partir du moment où l’on accepte des personnes non qualifiées ou en reconversion, c’est aussi positif !
 

Comment collaborez-vous avec Pôle emploi ? 

S. G. : Nous sommes en lien avec Pôle emploi pour la diffusion de nos offres, et pour les candidatures qui peuvent nous être adressées. Selon les territoires, ces liens peuvent être plus approfondis avec les équipes de Pôle emploi qui nous connaissent et connaissent nos métiers. C’est le cas dans l’Ouest et à Nantes, où je suis basé. Nous échangeons de manière quotidienne et concrète sur nos offres à pourvoir. 
 

Quels sont les engagements et les convictions de Paprec qui contribuent à la fidélisation de vos collaborateurs ?

S. G. : Notre culture d’entreprise est attachée à la notion d’ascenseur social et aux valeurs de diversité et de laïcité, qui sont très présentes dans l’entreprise. Paprec est une entreprise familiale qui se développe, qui grandit et qui gagne des marchés. Nous sommes attentifs aux conditions de travail de nos salariés, avec des outils de travail de très bon niveau (des engins et des camions impeccables), la possibilité pour les chauffeurs de rentrer chez eux le soir et des locaux de travail de très bonne qualité.

Cela fait un peu la différence… En matière de rémunération, nous veillons à être au bon niveau, surtout en cette période d’inflation, et nous faisons très régulièrement évoluer nos salaires - trois ou quatre fois au cours de l’année dernière -, avec un dispositif de primes et d’heures supplémentaires qui permettent d’améliorer grandement la rémunération de nos collaborateurs tout en augmentant la productivité de nos installations. Il y a deux ans, nous avons mis en place un accord de participation pour le groupe, avec 1 200 euros versés à tous les salariés, quelle que soit leur qualification, et un plan d’épargne groupe qui permet d’investir avec un abondement dans des obligations vertes dont le rendement est indexé sur la performance du groupe.

L’an dernier, le rendement des obligations Paprec a atteint 15 %. Travailler dans une bonne ambiance, dans de bonnes conditions, en faisant quelque chose d’utile à la société et à l’environnement, cela donne envie de se lever le matin !

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