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Bien-être et santé des salariés, nouvelles préoccupations des entreprises
Atelier sur le sommeil, bilan de santé, coaching à destination des jeunes parents... Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser pour le bien-être et la santé de leurs salariés. Un engagement qui, dans un contexte de marché de l’emploi tendu, vise à améliorer la performance des collaborateurs.
Publié le 27/10/2023
Depuis quelques années, les entreprises multiplient les actions à destination de leurs salariés. C’est ainsi que dès 2019, le groupe Pernod Ricard instaurait le programme « Taking Care of EachOther » pour promouvoir la santé et la sécurité auprès de ses salariés. D’autres groupes, à l’instar de la licorne BlablaCar, ont noué des partenariats avec des start-up spécialisées. Il existe aujourd’hui une myriade d’acteurs qui se positionnent sur ce créneau et qui, par exemple via une application smartphone, proposent d’accompagner les salariés dans la gestion du stress.
Si ce phénomène est particulièrement à l’œuvre au sein de grands groupes qui disposent des moyens humains et financiers pour mettre en place des actions, les PME et les start-ups ne sont pas en reste. Certaines se distinguent par une politique sociétale particulièrement déployée. « Dans les petites organisations, c’est souvent le dirigeant qui donne le ton. Si celui-ci est sensibilisé à une certaine thématique, il donnera alors l’impulsion à l’ensemble de ses équipes », constate Mathilde Tréhu, co-fondatrice de NID/E, incubateur spécialisé dans l’accompagnement à la parentalité.
Les raisons du changement
Plusieurs raisons expliquent cet intérêt des entreprises pour la santé et la qualité de vie de leurs collaborateurs. D’une part, la législation, qui depuis août 2021, renforce les obligations des entreprises en matière de prévention et de santé. À cela s’ajoute un effet crise sanitaire qui a considérablement augmenté les attentes des salariés en matière de bien-être. « Les différents confinements ont donné à voir ce qui était jusqu’alors invisible. C’est le cas notamment des enfants qui sont apparus sur les écrans des réunions », explique Mathilde Tréhu.
De même, les sujets de santé mentale sont apparus plus prégnants au sortir de la crise sanitaire. Absentéisme, démission silencieuse et démotivation ont eu un réel impact sur la performance des entreprises qui ont alors choisi de s’emparer de ces sujets. Les salariés sont très majoritairement en demande de services de la part de leur entreprise. Ainsi, selon une récente étude Ipsos, menée à l’initiative de Predilife, 80 % des salariés estiment que les entreprises sont légitimes à proposer des bilans de santé. Ils sont par ailleurs 68 % à se dire intéressés par un bilan prédictif.
Autrefois, les politiques d’accompagnement à la santé et au bien-être des salariés étaient un plus. Aujourd’hui, c’est un must have (incontournable)
Mathilde Tréhu
co-fondatrice de NID/E
Un enjeu d’attractivité et de performance
Dans un contexte de marché de l’emploi tendu, avec sur certains postes un nombre d’offres très supérieur au nombre de talents disponibles, l’intégralité des avantages proposés par l’entreprise est passé au crible par les candidats potentiels. « Autrefois, les politiques d’accompagnement à la santé et au bien-être des salariés étaient un plus. Aujourd’hui, c’est un must have (incontournable) », poursuit Mathilde Tréhu. L’accompagnement à la parentalité, la proposition d’atelier bien-être, sont autant d’éléments pris en compte par les candidats au moment de faire le choix de rejoindre une organisation. Le sondage Ipsos Predilife révèle que les conditions de travail (équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle et possibilité de faire du télétravail) arrivent au premier rang des critères déterminants du choix de l’entreprise.
À ceux qui opposent à cette évolution une incursion de l’entreprise dans le domaine de l’intime, les experts répondent que la vie professionnelle et personnelle des salariés est intrinsèquement liée. « Un salarié qui vient au travail en portant un "masque" sera moins productif et moins performant », explique Mathilde Tréhu. Pour les entreprises, l’enjeu est avant tout un sujet de performance, étant prouvé qu’il existe un impact direct entre sentiment de bien-être et d’épanouissement des salariés et engagement au travail. Et Mathilde Tréhu conclut : « Le coût d’une démission est aujourd’hui estimé à neuf mois de salaire. Le coût de l’inaction est donc très supérieur au coût de l’action ».
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