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Decathlon, l’emploi tout-terrain

Elle fait partie des « enseignes préférées » des Français. Decathlon, spécialiste de la grande distribution d’articles de sport et de loisirs, dépoussière les codes de l’entreprise en misant sur la confiance, la responsabilisation et les soft skills, pour mieux faire ressortir la personnalité, l’esprit collectif et motivé des candidats. Focus sur une entreprise qui recrute hors des sentiers battus, avec Kamel Medjabra, responsable marque employeur & relations écoles, filière RH de Decathlon France.

Publié le  18/10/2022

 

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Comment se porte la distribution d’articles de sport aujourd’hui, et plus généralement la pratique sportive ?

Kamel Medjabra : Le marché se porte plutôt bien depuis la fin de la crise sanitaire. On sent bien que les Français, nombreux à venir s’équiper dans nos magasins, ont envie de se remettre au sport, de développer une discipline collective ou individuelle. La période de confinement a été un catalyseur pour beaucoup d’entre eux et a relancé les vocations, dans une démarche globale de santé, de remise en forme mais aussi de lien social.

 

Quelle est l’étendue des domaines de recrutement chez Decathlon et quels sont les besoins ?

K. M. : L’enseigne comptant 320 magasins en France, 80 % de nos besoins concernent des postes de conseillers-vendeurs pour la filière commerce-retail. Mais Decathlon, ce n’est pas que du retail ! Ce sont aussi des entrepôts logistiques dédiés à la maîtrise de tout le cycle de vie du produit.

Depuis 1986, en plus d’être distributeur, nous sommes également concepteur… ce qui fait qu’aujourd’hui, l’entreprise couvre plus de 400 métiers. Ainsi, nos besoins se répartissent entre la distribution et nos équipes d’offre et de conception, dans nos centres basés à Lille, Hendaye et au pied du Mont-Blanc, près de Chamonix.

La demande varie suivant les régions, les grandes métropoles comme Lyon et Paris ayant naturellement des besoins plus importants et récurrents.

 

Quelle est la stratégie de recrutement déclinée par l’enseigne aujourd’hui ? Combien de nouveaux collaborateurs recherchez-vous ?

K. M. : Au sein du Groupe, nous n’avons pas d’équipe dédiée qui va recruter pour les autres. On croit et on capitalise sur la force du local. Ainsi, localement, chaque manager va recruter lui-même son équipe. Des managers recruteurs à qui l’on fournit les meilleurs outils pour leur permettre de recruter facilement et rapidement.

Decathlon bénéficie d’une image attractive auprès des jeunes, par ailleurs nombreux à postuler spontanément. En 2019, l’enseigne recevait déjà 173 000 candidatures, près de 370 000 aujourd’hui. À l’heure actuelle, quelque 1 368 offres sont référencées sur toute la France ; un chiffre aussi conséquent que notre vivier d’apprentis.

Cette année, nous recrutons près de 1 000 alternants et plus de 3 000 stagiaires, une fierté pour nous. Beaucoup de CDD travaillent en saison estivale ; certains resteront peut-être en CDI, tandis que d’autres opteront pour de nouvelles expériences. Chaque année, nous recrutons près 16 000 personnes, dont près de 13 000 nous rejoignent pour la première fois ! 

 

Parlez-nous des compétences requises pour travailler au sein de l’enseigne ; vers quels profils vous dirigez-vous ?

K. M. : Decathlon fait partie des entreprises qui donnent sa chance à une première expérience professionnelle. On marche à la confiance, et tous les âges sont les bienvenus. D’un côté, les profils seniors sont très appréciés pour leur expérience, leur connaissance d’un sport spécifique et leur capacité à jouer collectif. De l’autre, les jeunes talents, entre 18 et 30 ans, sont extrêmement nombreux à nous choisir en tant qu’employeur potentiel.

Quel que soit le profil, nous prêtons une attention particulière à une chose : la passion du sport. Le Groupe, c’est aujourd’hui 23 000 employés en France, 103 000 dans le monde…, et cette passion est leur dénominateur commun ! Ajouté à cela, nous recherchons des personnes serviables, concrètes, énergiques, positives, engagées envers les autres et la planète. 

 

Comment décelez-vous les qualités de tous ces candidats ?

K. M. : Chez Decathlon, on commence à lire le CV par le bas. C’est la personnalité qui nous intéresse avant tout. Ensuite, nous creusons la candidature et organisons un entretien pour confirmer ou non sa qualité pour le poste. Une chose assez innovante que l’on s’autorise également, en fonction du recruteur en local, c’est le CV vidéo.

Nous pensons qu’aujourd’hui les personnes peuvent s’exprimer autrement que par les voies traditionnelles. Personnellement, j’aime beaucoup cette démarche, que je considère comme inclusive. Parce que certains candidats ne maîtrisent pas toujours les codes de la candidature, des esprits créatifs et dynamiques peuvent se révéler de manière beaucoup plus originale. 

 

Quelles formations et évolutions sont permises chez Decathlon ?

K. M. : Notre management est basé sur « le droit à l’erreur ». C’est un positionnement très responsabilisant, qui permet à chacun de pouvoir oser, comprendre, apprendre. En termes de formation, comme nous recrutons sur les soft skills, il est important en interne de décliner un catalogue riche, tant sur les savoir-faire que les savoir-être.

Les collaborateurs sont acteurs de leur développement et peuvent choisir chaque année des formations adaptées à leur environnement et leur montée de compétences. Notre plateforme « Decathlon academy » a été créée pour s’adresser à chacun des collaborateurs, sans exception. 

Lire aussi : « Le sport, un terrain d’insertion et d’emploi dans les territoires ». 

 

 

Sport et emploi, même combat ?

K. M. : Les passerelles sont évidentes ! Nous recrutons des personnes passionnées de sport, mais ce qui prime avant tout, ce sont les valeurs qui en découlent et les compétences transférables. Certes, nous proposons des formations pour monter en compétence. Mais la pratique du sport est selon nous aussi importante.

On y retrouvera beaucoup de valeurs recherchées en entreprise. C’est aussi pour cela que les entreprises aiment recruter des athlètes de haut niveau.  

 

L’enseigne occupe la deuxième place du palmarès Great Place to Work en 2022. Pourquoi la qualité de vie au travail (QVT) est-elle soulignée au sein du Groupe ?

K. M. : Au-delà des attentes de ce label, il est important pour nous d’offrir un environnement de travail où il fait bon vivre, vecteur de bonne ambiance et d’esprit d’équipe, des critères auxquels sont très attachés les candidats dans le choix d’un employeur.

C’est aussi une manière de s’auto-évaluer, de s’améliorer et de donner la parole à nos collaborateurs qui sont, in fine, les clients de l’entreprise. Nos futurs talents seront les candidats qui jugeront ces évaluations et ces valeurs. 

 

À l’instar du « Stade vers l’emploi », dont Decathlon est partenaire, quelles actions inclusives menez-vous pour doper l’emploi, notamment vers les publics issus de la diversité ou en situation de handicap ?

K. M. : En septembre 2022, Decathlon va ouvrir son propre centre de formation d’apprentis (CFA) pour répondre à un besoin interne spécifique : recruter des techniciens vendeurs/techniciennes vendeuses en atelier, un métier pénurique aujourd’hui en France. Trois prérequis pour l’intégrer : savoir lire, écrire et compter. Cette démarche participe à cette politique inclusive que l’on souhaite instaurer et faire grandir. On le voit dans le sport, la diversité est une vraie richesse !

L’enseigne travaille également avec l’Agence pour l'éducation par le sport (APELS), qui nous accompagne sur le sourcing de candidats. Nous menons également des opérations de job dating originales, à l’image de « Viens en short », qui permet aux candidats de venir en tenue sportswear, sans CV, et d’être recrutés dans le cadre d’entretiens collectifs et individuels, de challenges sportifs et d’ateliers. C’est aussi l’idée du dispositif « Du stade vers l’emploi » , qui s’appuie là-encore sur les valeurs du sport pour booster les recrutements, autrement, loin du cadre formel habituel. 


 

Quelles relations entretenez-vous avec Pôle emploi ?

K. M. : Pôle emploi est essentiel pour nous aider à recruter des profils éloignés de l’emploi, en reconversion, et nous accompagner dans notre politique de recrutement inclusive, aux niveaux local et national. Et notamment recruter des candidats à notre CFA, qui réunira 100 apprentis cette année.

Le concours de Pôle emploi dans ce dispositif est fondamental pour préparer les jeunes sur les enjeux de réparabilité des produits, de l’économie circulaire. « Du stade vers l’emploi » est un dispositif qui nous permet déjà de collaborer, mais nous comptons à l’avenir aller encore plus loin, sur le plan national, sur le sourcing de candidats. 

 

Lire aussi : « Stade vers l’emploi : comment les recruteurs détectent les savoir être à travers le défi sportif ? »

 

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